Opposition tadjike en Allemagne : des familles prises pour cible
femmes manifestation Tadjikistan

Suite à une manifestation contre le président tadjik lors de sa visite en Allemagne, près de 50 proches d’opposants résidant à l’étranger ont été arrêtés au Tadjikistan.

Tadjikistan : la majorité des proches des manifestants restent en détention

Après une manifestation à Berlin en marge de la visite du président tadjik Émomali Rahmon les 28 et 29 septembre 2023, les retombées se sont fait sentir dans son pays d’origine. Selon l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW), près de 50 proches de membres de l’opposition vivant à l’étranger ont été arrêtés et interrogés. Si certains ont été relâchés après un certain temps, la majorité reste encore en détention. Ces arrestations semblent avoir été motivées par le fait que, lors de la manifestation à Berlin, le cortège présidentiel a été la cible de jets d’œufs de la part d’opposants tadjiks.

Plus inquiétant encore, HRW a déclaré que parmi les personnes arrêtées se trouvaient des personnes âgées et des enfants, sans motif clair ni explication. Plusieurs rapports indiquent que ces personnes ont subi des menaces, des insultes et des traitements brutaux.

Appels internationaux et réaction de l’opposition

Les participants à la manifestation de Berlin ont appelé les autorités tadjikes à respecter les droits de l’homme et à cesser de persécuter leurs proches restés au Tadjikistan. Ils se sont également adressés à plusieurs organisations internationales et diplomates étrangers our former un groupe d’enquête sur les arrestations extra-judiciaires et les « violations massives des droits de l’homme au Tadjikistan ».

Face à cette situation, HRW a appelé les États-Unis et l’Union européenne à condamner l’action du gouvernement tadjik, demandant à ce que les responsables de ces arrestations arbitraires soient tenus pour responsables. L’opposition tadjike avait déjà dénoncé les pressions exercées sur leurs familles. Bien que le gouvernement tadjik n’ait pas directement répondu à ces allégations, les organisations des droits de l’homme ont à plusieurs reprises exhorté les autorités à ne pas utiliser les familles comme « otages pour intimider et faire taire les critiques du gouvernement ».

Rappelons que lors de la visite de Rahmon à Berlin, une manifestation a été organisée par des réfugiés tadjiks demandant la libération des prisonniers politiques et le respect des droits de l’homme. Jusqu’à présent, le gouvernement tadjik n’a pas émis de réaction officielle à ces demandes.

Illustration par ASphotofamily sur Freepik

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