Kirghizstan : les bornes de recharge russes de Sitronics Electro en quête de puissance
Sitronics Electro

Le 2 juillet 2025, l’entreprise Sitronics Electro, filiale russe du groupe Sitronics, a annoncé son intention d’exporter des stations de recharge pour véhicules électriques au Kirghizstan. Ce projet, qui s’inscrit dans une volonté de diversification géographique, marque un tournant potentiel pour l’infrastructure électrique en Asie centrale.

Sitronics Electro, un acteur russe des véhicules électriques : puissance et ambitions

Selon le site de l’entreprise, Sitronics Electro propose un réseau de bornes allant de 22 kW à 300 kW, avec gestion via application mobile, supervision et maintenance 24 h/24. La diversification des usages se manifeste par des bornes spécialement conçues pour les bus électriques (300 kW à Moscou, Sochi) et des solutions rapides (50 kW) pour véhicules individuels. En interne, l’entreprise boucle une chaîne complète incluant matériel, support logiciel et service, visant à couvrir toute la gamme des besoins de recharge.

Export au kirghizstan : pourquoi un marché de niche ?

« Les stations russes sont plus chères que les chinoises, donc à l’international nous misons sur des solutions uniques et/ou de haute puissance non disponibles dans le segment chinois de masse », expliquait à l’agence d’information russe TASS Andreï Gourlenov, le PDG de Sitronics Electro. L’Asie centrale, notamment le Kirghizstan, importe massivement des véhicules électriques chinois, portés par des tarifs douaniers favorables. Avec environ 40 bornes en 2023 et une ambition de 30 à 60 supplémentaires d’ici 2025, le potentiel de développement est réel. Sitronics cible donc un positionnement premium, en s’appuyant sur des technologies fortes (jusqu’à 900 kW en perspective), pour se démarquer de l’offre chinoise low-cost.

Un catalogue de haute performance

L’offre de Sitronics Electro s’étend de la recharge urbaine classique (22–50 kW) à des bornes ultra-rapides (300 kW pour bus, 900 kW en développement), incluant même une station marine prévue pour 2026 sur un ferry nommé Moskva. L’argument clé : solutions intégrées, mêlant hardware et software pour faciliter l’implantation et la gestion transfrontalière.

En Asie centrale, l’offre de recharge est dominée par des installateurs chinois rapides et abordables. Afin de tirer leur épingle du jeu, les Russes jouent la carte de la différenciation : puissance, résilience (maintenance, app, service local) et adaptabilité à des flottes mêlant véhicules individuels, bus urbains et véhicules lourds. La coopération gouvernementale kirghize en faveur de l’électrification, notamment via des exonérations douanières jusqu’en 2025, est un levier de poids.

L’Asie centrale, un terreau favorable pour les véhicules électriques

En 2022, environ 1 300 véhicules électriques ont été importés au Kirghizstan, grâce à une exemption des droits de douane pour les modèles électriques. Bichkek notamment prévoit d’augmenter la flotte de taxis éco de 120 véhicules et de poser de 30 à 60 bornes supplémentaires dans les deux prochaines années. Dans ce contexte, une offre de bornes haute puissance avec service intégré peut s’imposer comme une réponse crédible aux exigences d’un réseau en plein essor.

Sitronics Electro mise tout sur la segment haut-de-gamme pour s’installer au Kirghizstan. Avec des solutions allant jusqu’à 900 kW, un support logiciel intégré et une réponse aux besoins croissants de recharge, l’entreprise entend capitaliser sur un marché en expansion. Mais face à la concurrence chinoise low-cost, le pari repose sur un positionnement premium : sera‑t‑il convaincant pour un pays à budget limité ?

Par Païsiy Ukhanov
Le 07/02/2025

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