Le Kazakhstan affiche une croissance de 6% de son produit intérieur brut (PIB) sur les quatre premiers mois de 2025. Cette performance repose sur l’essor simultané du transport, du commerce, de l’industrie manufacturière et de la construction, en dépit de tensions sur les salaires réels.
Le secteur des transports tire l’économie kazakhstanaise vers le haut
L’économie kazakhstanaise semble avoir trouvé son second souffle, portée par un enchaînement de performances sectorielles inattendues. En tête de ce rebond : le secteur du transport, dopé par une hausse de 22,4%, largement attribuable à l’essor des services de fret ferroviaire et par pipeline, représentant ensemble plus de 40% du volume du secteur.
Cette accélération s’explique notamment par une demande régionale accrue et une politique logistique révisée, avec des hausses spectaculaires dans les régions du Turkestan (+21,8%), de Jambyl (+11,2%) et d’Abay (+14,9%). Ce dynamisme logistique a irrigué d’autres branches économiques, notamment la construction, qui enregistre un bond de 16,2 %, conséquence d’un redémarrage coordonné des grands chantiers publics et privés à travers le pays.
Le commerce, lui aussi, est pleine forme
Dans le même temps, le commerce s’est solidement ancré dans la reprise, affichant une croissance annuelle de 7%. Ce sont surtout les secteurs du commerce de gros (+7,4%) et de détail (+6,1%) qui alimentent ce résultat, avec des pics notables dans des régions stratégiques comme le Turkestan (60,4 %, grâce au négoce de fruits, légumes et médicaments), Akmola (+44%, en raison des céréales et fourrages), ou encore Shymkent (+19,8 %, grâce à la distribution de carburants, métaux et produits pharmaceutiques). L’industrie, elle, poursuit sa consolidation. L’indice de production a progressé de 6,4%, tiré par l’extraction minière (+7,1%, notamment le charbon à +11,2%) et une industrie de transformation vigoureuse (+7,2%), où brillent les produits alimentaires (+12%), les produits chimiques (+11,2%), le tabac (+26,3%) et les équipements mécaniques (+11,2%). Enfin, l’agriculture suit une pente ascendante plus modeste mais constante, avec une croissance de 3,9% de sa valeur ajoutée brute.
Les salaires réels, eux, ne suivent pas
À contrepoint de cette euphorie statistique, un indicateur reste à la traîne : les salaires réels. Ceux-ci n’ont augmenté que de 1,2% au premier trimestre 2025, contre 2,1% un an plus tôt. Une situation qui interroge sur la distribution effective des fruits de la croissance et sur la capacité de l’économie kazakhstanaise à générer une prospérité partagée.