Le 15 mai 2025, le Kazakhstan a célébré la Journée internationale de la famille. L’occasion pour les autorités de réaffirmer leur engagement sans équivoque en faveur de la cellule familiale. Entre stratégies publiques et déclarations solennelles, ce moment symbolique révèle une dynamique plus profonde : la volonté d’ériger la famille au rang de pilier fondamental de la stabilité nationale.
Une famille forte pour un État solide : les mots qui pèsent
« La famille n’est pas seulement une cellule sociale, mais un lieu d’amour, de compréhension et de transmission des valeurs et des rêves. Une famille forte, c’est un État solide. » Ces mots, signés Aida Balaeva, ministre de la Culture et de l’Information du Kazakhstan, ont été publiés le 15 mai 2025 à l’occasion de la Journée de la famille. Une formule claire, sans ambivalence, qui résume la ligne officielle : la défense de la famille n’est pas une option idéologique, mais une exigence stratégique.
Le Kazakhstan dispose aujourd’hui de 112 centres de soutien familial, proposant accompagnement psychologique, aide juridique et assistance sociale. Derrière ces infrastructures, une ambition : contenir l’érosion des valeurs familiales face aux mutations contemporaines, mais aussi fournir un refuge aux plus vulnérables. L’axe est résolument structurant.
Au Kazakhstan, une stratégie gouvernementale transversale au bénéfice de la famille
L’incantation ne suffit pas : la pédagogie est devenue une arme politique. À Almaty, plus de 500 étudiants ont suivi des sessions de formation autour des valeurs familiales, dans le cadre du projet « Otbasy Instituty ». Séminaires, conférences en ligne, dialogues sur la parentalité et la santé reproductive : ces modules conjuguent approche psychologique, économique et culturelle. Le tout, orchestré par des universités telles que KazNU et l’Université pédagogique Abay, avec le soutien du fonds « Zor Rukh ».
Dans la capitale, plus de 50 initiatives officielles ont été déployées en 2024 pour renforcer l’institution du mariage, prévenir les violences conjugales et promouvoir la parentalité responsable. Sous la houlette du Comité pour les affaires des femmes et la politique familiale, trois groupes de travail structurent l’action : « Leadership féminin », « Soutien aux femmes en difficulté » et « Promotion des valeurs familiales ».
La stratégie est étendue : concours artistiques, marathons familiaux, centres de crise, mais aussi campagnes ciblées contre le harcèlement scolaire ou les grossesses précoces. Cette approche transversale lie santé publique, culture, sécurité sociale et cohésion nationale.
« Otbasy-bakyt mekeni » : la famille, lieu du bonheur
Lancée en 2020, la campagne triennale « Otbasy-bakyt mekeni » (« La famille, lieu du bonheur ») est un condensé de cette ambition collective. Objectif ? Former, mobiliser et engager les jeunes générations. À travers des concours de vidéos, des formations pour futurs parents, des cours dans les universités et des campagnes en ligne, la famille kazakhstanaise devient à la fois sujet d’étude, de fierté et de célébration.
C’est dans ce cadre qu’a été organisé le concours « Meilleure jeune famille », qui récompense les modèles de résilience, de solidarité et de réussite conjugale. En parallèle, le projet « Otbasy – maktanishim » (« Ma famille – ma fierté ») invite les Kazakhstanais à raconter, en images, ce que représente leur vie familiale.
Une narration nationale face aux fractures
Face aux critiques parfois relayées dans les médias sur la désagrégation de certaines structures familiales, Aida Balaeva répond par un rappel tranchant : « Malgré les statistiques négatives relayées par certains médias, notre pays compte de nombreuses familles exemplaires, qui sont un modèle à suivre ».
Le message est limpide : il ne s’agit pas de nier les problèmes, mais de rééquilibrer le récit. En exaltant les foyers solides, les parents dévoués et les jeunes couples responsables, les autorités kazakhstanaises entendent revaloriser un imaginaire collectif fondé sur la stabilité. Une manière de faire barrage à ce qu’elles considèrent comme des tendances désagrégeantes importées.
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