Sécheresse en Asie centrale : 5 millions de réfugiés climatiques d’ici 2050 ?
pénurie d'eau

Le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev a mis en garde contre une crise de l’eau dans les pays d’Asie centrale. Selon lui, d’ici 2050, la sécheresse en Asie centrale pourrait causer des dommages à hauteur de 1,3% du PIB par an.

Le volume des glaciers a diminué de 30% au cours des 50 dernières années

Le 15 septembre 2023, Kassym-Jomart Tokaïev a pris la parole lors d’une réunion du Conseil des chefs des États fondateurs du Fonds international pour le sauvetage de la mer d’Aral. Le président a noté que la sécurité de l’Asie centrale est menacée par les changements climatiques mondiaux, une période d’étiage qui s’allonge ainsi que la pénurie d’eau d’irrigation.

« Selon les experts internationaux, la température dans notre région augmente beaucoup plus rapidement que la moyenne de la planète. Cela entraîne une réduction de la superficie des glaciers, principale source d’eau dans le bassin de la mer d’Aral. Leur volume a diminué de 30% au cours des 50 dernières années. Les analystes estiment que d’ici 2050, les sécheresses en Asie centrale pourraient causer un préjudice de 1,3% du PIB par an, ce qui entraînerait environ 5 millions de migrants climatiques internes », a déclaré Kassym-Jomart Tokaïev.

Pénurie d’eau au Kazakhstan : le débit des fleuves est trop régulé artificiellement

Le Kazakhstan est également confronté à des problèmes d’utilisation inefficace de l’eau et d’ignorance des conséquences environnementales, a déclaré le président Tokaïev. « Le degré de régulation du débit des deux principaux fleuves de notre région – le Syr Darya et l’Amu Darya – est extrêmement élevé. Plus de 80 réservoirs ont été construits dans leurs bassins, dont le volume total atteint près de 65 kilomètres cubes », a déclaré le chef de l’État.

L’utilisation irrationnelle de l’eau au Kazakhstan devrait augmenter la charge anthropique et aggraver divers problèmes sociaux et environnementaux. Tout cela, selon le président, crée de sérieux risques pour la sécurité régionale. « Un proverbe kazakh dit : ‘L’eau est une source de bien-être’. Je pense que nos États, dans l’élaboration de la politique de l’eau, devraient partir du fait que l’eau est une ressource naturelle limitée dont dépendent directement le bien-être et le développement durable de toute la région », a-t-il résumé.

Le débit fluvial diminuera d’ici 2029, engendrant une pénurie d’eau

D’après les prévisions du ministère de l’Écologie, d’ici 2029, le volume d’eau disponible diminuera au Kazakhstan. « Le bilan hydrique prévisionnel jusqu’en 2029 montre une réduction des ressources internes de débit fluvial de 102,3 à 99,4 km3, en raison d’une réduction des apports en provenance du territoire des pays voisins – de 51,5 à 46,5 km3. L’augmentation des ressources en eau locales est due à l’augmentation du taux de fonte des glaciers. Cependant, à mesure que la superficie des glaciers diminue, l’écoulement diminue », a fait savoir un porte-parole du ministère dans un entretien au média en ligne Kursiv.

Selon le ministère, les prélèvements d’eau pour les besoins des secteurs économiques et de la population ont été de 24,8 km3 en 2018, de 25,1 km3 en 2019, de 24,6 km3 en 2020 et de 24,5 km3 en 2021. Dans le même temps, la plus grande part de la consommation d’eau va à l’agriculture – 60% de l’apport total d’eau.

La région de Zhambyl n’est pas auto-suffisante en eau

Il faut savoir que le Kazakhstan dépend de l’eau du bassin de la rivière Shu-Talas, dont 75% du débit se forme sur le territoire du Kirghizistan. Actuellement, la disponibilité d’eau est faible dans les bassins des rivières Shu et Talas. Les ressources en eau ne couvrent donc pas les besoins de la population et des secteurs économiques, ce qui devient critique pour la poursuite du développement socio-économique de la région de Zhambyl.

« La pénurie d’eau d’irrigation peut avoir un impact négatif sur le développement social de la région. De plus, la réduction des ressources en eau (transfrontalières et locales) peut également avoir un impact négatif sur les activités des systèmes écologiques aquatiques naturels », explique-t-on encore à Kursiv au ministère de l’Écologie.

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