L’Asie centrale face à la menace d’une « guerre de l’eau »
eau

La disparition quasi totale de la mer d’Aral, les tensions croissantes autour des ressources en eau du fleuve Amou-Daria et les enjeux géopolitiques sous-jacents dessinent un tableau complexe et potentiellement explosif pour l’Asie centrale. La notion de « guerre de l’eau », exacerbée par la croissance démographique, l’urbanisation et le changement climatique, n’est pas nouvelle. Mais les affrontements de 2021 entre le Tadjikistan et le Kirghizistan sont un témoignage éloquent qui rappelle que l’accès à l’eau est devenu un enjeu majeur depuis des décennies dans la région.

Autrefois berceau de civilisations prospères grâce à ses vastes étendues irriguées, l’Asie centrale est aujourd’hui au cœur d’une crise de l’eau sans précédent. La mer d’Aral, jadis parmi les plus grandes étendues d’eau intérieure, est un triste symbole de la mauvaise gestion des ressources. Et l’Amou-Daria, vital pour la région, est désormais source de tensions entre les pays riverains.

Les barrages en amont, notamment au Tadjikistan, réduisent en effet le débit du fleuve, accentuant les tensions avec les pays en aval. La fonte des glaciers de l’Hindou Kouch, conséquence du changement climatique, ajoute une couche supplémentaire de complexité à la situation, menaçant les grands fleuves qui alimentent la région.

Vers une solution régionale pour la gestion de l’eau ?

Tous les acteurs, Etats, ONG et organisations supranationales le savent : il est impératif de collaborer entre entitées politiques pour trouver des solutions durables à la gestion de l’eau. Cela nécessitera des compromis, des investissements dans des technologies plus efficaces et une coopération renforcée. Mais la région pourra-t-elle surmonter ses différends historiques et géopolitiques pour faire face à cette crise imminente ?

Les décisions prises aujourd’hui en matière de gestion de l’eau auront des répercussions profondes sur l’avenir de l’Asie centrale et dans toute l’Eurasie. Adopter une approche régionale pour résoudre cette crise est donc essentiel pour le Kazakhstan, le Turkménistan, l’Ouzbékistan et le Kirghizistan.

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