Kazakhstan : bientôt un cahier des charges pour les professionnels de la religion
cahier des charges

Assurer le professionnalisme dans la sphère religieuse

Dans le cadre d’une démarche d’harmonisation des pratiques religieuses, le Kazakhstan envisage la mise en place d’un standard professionnel intitulé « Activité dans le domaine de la religion ». Développé par le ministère de l’Information et du Développement public du pays, ce cahier des charges englobera 14 professions distinctes. Il est ouvert à la consultation publique jusqu’au 23 août 2023.

Ce cahier des charges a pour vocation d’établir des exigences unifiées pour les acteurs de la sphère religieuse, d’encadrer la gestion du personnel dans les lieux de culte, de définir des programmes éducatifs adaptés à chaque profession, d’assurer la formation adéquate du personnel et d’évaluer la préparation professionnelle tout en certifiant la qualification des spécialistes.

Un éventail de métiers encadrés

Parmi les professions visées par ce standard, on retrouve les religiologues, islamologues, théologiens, enseignants en religion et en théologie, imams, ustadz (enseignants de la loi islamique), théologiens islamiques, hafiz (ceux qui ont mémorisé le Coran), spécialistes du hadith, juristes islamiques (fikhi), azanshy (ceux qui appellent à la prière) et d’autres encore.

Pour donner un exemple, d’après ce cahier des charges, un imam doit organiser et conduire des rituels conformément à l’école juridique sunnite, participer à la préparation et à la mise en œuvre de diverses manifestations au sein d’associations religieuses islamiques, diffuser des valeurs spirituelles de l’islam, expliquer et appliquer les dispositions fondamentales des sciences islamiques et appliquer la langue arabe dans tous les domaines de l’activité professionnelle.

Plus loin dans le cahier des charges, on peut lire un descriptif plus détaillé des compétences d’un imam. Par exemple, pour « établir un lien avec des personnes appartenant à des groupes sociaux différents », il doit être capable d’« aider et de soutenir le développement spirituel d’une personne, construire et maintenir une autorité morale et un statut dans la communauté musulmane, conduire des sermons religieux dans les lieux de culte et adopter des stratégies de communication dans la sphère professionnelle ». Il doit aussi connaître les principes fondamentaux de la tolérance et de la paix dans le Coran et la rhétorique, ainsi que l’art de mener des sermons parmi les fidèles.

Il doit connaître les méthodes permettant de soutenir les fidèles dans leur développement spirituel, notamment en écoutant leurs problèmes, en leur offrant des conseils et des solutions et en leur apportant un soutien moral, ainsi que les méthodes utilisées par le prophète Mohammed pour appeler les gens à l’islam.

Concernant sa participation à la célébration des mariages, il doit connaître la signification et le but des fiançailles, le processus des aspects juridiques et religieux du mariage, la célébration du mariage, ses traditions et ses rituels, les droits des époux dans l’islam et les désaccords possibles entre eux et les types de divorce et la dissolution du mariage dans l’islam. Il doit également jouer un rôle de conseil et orienter les jeunes mariés à établir des relations saines et heureuses fondées sur les principes et valeurs religieuses.

En somme, cette initiative témoigne de la volonté du Kazakhstan de structurer et d’encadrer les activités religieuses dans le pays. En mettant en place un cahier des charges professionnel, le gouvernement espère non seulement assurer une meilleure formation des acteurs religieux, mais également garantir un encadrement qualitatif des pratiques et enseignements dispensés.

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