Kazakhstan : reprise des lancements russes à Baïkonour
Baïkonour

Un lancement très attendu à Baïkonour

Le 20 août 2023, le cosmodrome de Baïkonour a annoncé le « troisième jour de lancement », ce qui signifie, dans le jargon spatial russe qu’il reste trois jours avant le lancement spatial. La fusée « Soyouz-2.1a », portant le cargo « Progress MS-24 », est actuellement en préparation pour le lancement. Tôt le matin le 20 août 2023, elle a été transportée hors du complexe d’assemblage et d’essai et acheminée par voie ferrée vers le site de lancement. Une fois la fusée mise en position verticale sur le complexe de lancement, les spécialistes de Roscosmos, l’opérateur public russe dans le domaine des programmes spatiaux, ont poursuivi sa préparation. Dans les jours à venir, des vérifications de la fusée porteuse et de l’équipement au sol seront effectuées en prévision du lancement.

Un cargo essentiel pour la Station spatiale internationale

Le lancement du cargo « Progress MS-24 » par la fusée « Soyouz-2.1a » est prévu pour le 23 août 2023 à 7h08, heure d’Astana. Le vaisseau spatial transportera à la Station spatiale internationale environ 2,5 tonnes de fournitures, dont 500 kg de carburant pour le ravitaillement de la station, 420 kg d’eau potable, 40 kg d’azote, ainsi que 1.535 kg d’équipements, d’outils, de fournitures médicales, de nourriture, de matériaux consommables et de vêtements pour les expériences scientifiques et le soutien de la vie et du travail de l’équipage de cette 69ème expédition de longue durée.

Ce lancement marque la reprise des opérations russes à Baïkonour après une interruption de trois mois. Le dernier lancement depuis ce cosmodrome kazakh avait eu lieu le 24 mai 2023, avec le cargo « Progress MS-23 » en direction de la Station spatiale internationale. Actuellement, l’équipage de la 69ème expédition de longue durée travaille à bord de la Station spatiale internationale, composé d’astronautes de Roscosmos, de la NASA et des Émirats arabes unis.

Le cosmodrome de Baïkonour, un atout du Kazakhstan depuis la fin de l’URSS

Le cosmodrome de Baïkonour, situé dans les steppes du Kazakhstan, est le plus grand centre de lancement spatial au monde. Initialement construit pendant l’ère soviétique dans les années 1950, il est devenu le berceau de l’exploration spatiale, avec le lancement du premier satellite artificiel, Spoutnik, en 1957, suivi du premier homme, Youri Gagarine, dans l’espace en 1961. À la dissolution de l’Union soviétique en 1991, le cosmodrome s’est retrouvé sur le territoire du Kazakhstan nouvellement indépendant. Cela a conduit à un accord unique entre la Russie et le Kazakhstan en 1994, où la Russie louerait Baïkonour pour une période de 20 ans, renouvelable. Selon cet accord, la Russie paie au Kazakhstan une somme annuelle pour l’utilisation du cosmodrome, tout en assumant la responsabilité de son entretien et de son fonctionnement. En retour, le Kazakhstan conserve sa souveraineté sur le territoire de Baïkonour.

L’avenir de l’accord et les perspectives du cosmodrome

Depuis la signature de l’accord initial, les relations entre la Russie et le Kazakhstan concernant Baïkonour ont connu des hauts et des bas, avec des préoccupations environnementales, des questions de sécurité et des négociations financières parfois tendues. Cependant, les deux pays ont continué à reconnaître l’importance stratégique du cosmodrome pour leurs ambitions spatiales respectives. En 2004, l’accord a été prolongé jusqu’en 2050, reflétant l’engagement continu de la Russie envers Baïkonour. Cependant, avec la construction du nouveau cosmodrome Vostotchny en Russie, destiné à réduire la dépendance de la Russie à l’égard de Baïkonour, l’avenir de l’accord pourrait être remis en question. Bien que Vostotchny ne remplace pas entièrement les capacités de Baïkonour, il offre à la Russie une plus grande autonomie dans ses lancements spatiaux. Néanmoins, Baïkonour reste un symbole puissant de l’ère spatiale et un témoignage de la coopération entre la Russie et le Kazakhstan. Les années à venir détermineront comment cet héritage sera préservé et utilisé par les deux nations.

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