L’ONG Human Rights Watch dénonce une intensification de la répression contre les opposants politiques et les médias au Kirghizstan. Les autorités sont accusées de restreindre les libertés fondamentales et de cibler systématiquement les voix dissidentes.
Un climat politique tendu et des opposants sous pression
Dans son dernier rapport, Human Rights Watch a souligné que la célébration de la Journée internationale des droits de l’homme, le 10 décembre, avait peu de sens au Kirghizstan, où les libertés politiques sont en net recul. L’arrestation de trois membres du parti d’opposition Social-démocrates en novembre 2024, juste avant les élections locales, illustre cette tendance. Temirlan Sultanbekov, leader du parti, ainsi que ses camarades Irina Karamushkina et Roza Turksever, ont été accusés d’achat de votes et placés en détention pour deux mois.
Le 13 novembre 2024, une descente policière au siège des Social-démocrates à Bichkek a marqué une nouvelle escalade dans la pression exercée sur cette formation politique. Les autorités ont même diffusé une présumée conversation téléphonique entre deux membres du parti, où il serait question d’achat de voix à hauteur de 1000 soms chacune. Ces actions, combinées à l’interdiction pour le parti de participer aux élections locales du 17 novembre 2024, illustrent ce que Human Rights Watch qualifie de stratégie visant à éliminer les opposants politiques.
Une liberté d’expression gravement menacée
Parallèlement aux mesures contre l’opposition, Human Rights Watch dénonce des attaques répétées contre les médias et la société civile au Kirghizistan. La confirmation par la Cour suprême de la liquidation de Kloop Media, une organisation médiatique indépendante, constitue un exemple frappant de la volonté des autorités de museler les voix critiques. De plus, l’adoption récente d’une loi controversée sur les « agents étrangers » risque de stigmatiser davantage les ONG et les journalistes indépendants.
Cette tendance s’accompagne de sanctions judiciaires contre plusieurs journalistes, condamnés pour des raisons jugées arbitraires. Les activistes des droits humains mettent en garde contre une érosion rapide des droits fondamentaux, rendant la situation critique pour les citoyens et les institutions démocratiques. Pour Human Rights Watch, seule une refonte complète de ce cap autoritaire permettrait de redonner espoir aux Kirghizs face à ce climat de répression persistante.