L’Asie centrale, un « point aveugle » de la politique étrangère américaine selon James Durso
Turkestan

L’analyste américain James Durso publie une tribune dans Responsible Statecraft sur l’importance stratégique de l’Asie centrale pour les États-Unis. Dans un contexte global tendu, il invite Donald Trump à intégrer cette région dans sa politique étrangère, mettant en lumière ses ressources économiques, ses défis environnementaux et sa position géopolitique clé.

Une invitation à réorienter l’agenda présidentiel américain

Dans sa tribune, James Durso critique l’absence historique de visites présidentielles américaines en Asie centrale, une région que Trump devrait considérer comme essentielle. Alors que Vladimir Poutine et Xi Jinping multiplient les visites dans ces républiques, les États-Unis se contentent d’engagements symboliques, comme le sommet C5+1 qui a duré moins d’une heure sous Biden. Pour James Durso, une approche plus proactive est indispensable : des rencontres directes avec les dirigeants régionaux renforceraient la crédibilité américaine.

James Durso souligne également le besoin de comprendre la stratégie multipolaire des pays d’Asie centrale. Libérées de l’influence des empires russe, soviétique et américain, ces républiques cherchent à équilibrer leurs relations avec les grandes puissances. Elles entretiennent des liens économiques et culturels avec la Russie, bénéficient des investissements chinois, explorent les opportunités avec l’Iran, et restent attentives à leur stabilité régionale via des projets transnationaux comme le Chemin de fer transafghan. Une ingérence culturelle occidentale, selon l’auteur, serait contre-productive, d’autant plus que la région reste marquée par des décennies d’interventionnisme soviétique.

Ressources stratégiques et défis environnementaux à intégrer

James Durso insiste sur l’importance économique de l’Asie centrale, notamment ses minerais critiques et ses infrastructures de transport. La région, qui joue un rôle clé dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, pourrait offrir une alternative aux routes commerciales dominées par la Chine. Par exemple, le Chemin de fer transafghan et le Corridor transcaspien, reliant la Chine à l’Europe, réduiraient les dépendances à Pékin et ouvriraient des opportunités commerciales pour les entreprises américaines.

L’auteur alerte aussi sur deux crises environnementales majeures. La désertification de la mer d’Aral, devenue le désert d’Aralkum, a dévasté l’économie locale et provoqué de graves problèmes de santé publique. Par ailleurs, les émissions massives de méthane du Turkménistan constituent une menace climatique mondiale. James Durso plaide pour que Washington apporte une expertise technique et des financements via des programmes multilatéraux pour répondre à ces enjeux. Ces initiatives pourraient non seulement améliorer les relations bilatérales mais aussi aligner les efforts américains avec les objectifs environnementaux globaux.

Ce plaidoyer de James Durso invite à repenser l’approche américaine en Asie centrale, une région stratégique longtemps négligée mais cruciale pour les intérêts économiques et géopolitiques mondiaux.

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