Le marché de l’assurance au Kazakhstan est en pleine mutation en raison des récentes inondations massives. L’Agence de Régulation et de Développement du Marché Financier, en collaboration avec les autorités et des experts internationaux, travaille sur un mécanisme d’interaction entre l’État et les compagnies d’assurance pour compenser les dommages lors de catastrophes naturelles.
Catastrophes naturelles : à Almaty, seuls 7,7% des logements sont assurés
Les récentes inondations massives ont mis en lumière la nécessité de renforcer le système de compensation des dommages au Kazakhstan. Actuellement, c’est principalement l’État qui finance les compensations pour les dégâts causés par les catastrophes naturelles, avec peu de citoyens et d’entrepreneurs assurés. Le faible taux de couverture est problématique, comme le souligne Madyina Abylkasymova, présidente de l’Agence kazakhe de Régulation et de Développement du Marché Financier : « La meilleure solution est de créer un mécanisme de protection basé sur un partenariat public-privé. Les compagnies d’assurance ne peuvent pas couvrir complètement les dommages causés par de grandes catastrophes naturelles ».
Cette observation s’appuie sur l’exemple des pays occidentaux, où l’assurance contre les risques catastrophiques est souvent obligatoire. Dans des pays comme la France, l’Espagne, les États-Unis, mais aussi la Turquie, la Roumanie, le Maroc et même le Kirghizstan, les législations imposent ce type d’assurance pour faire face aux dégâts importants causés par les catastrophes naturelles. Cependant, au Kazakhstan, l’assurance contre les risques catastrophiques reste volontaire. Malgré une augmentation du nombre de contrats d’assurance signés de 11,6% en 2023 par rapport à 2022, seulement 3,2% des logements sont assurés contre les catastrophes à l’échelle nationale, et 7,7% à Almaty, ce qui est insuffisant compte tenu des risques climatiques du pays.
Des indemnités d’assurance fixes
Pour remédier à cette situation, le Kazakhstan envisage de mettre en place une assurance habitation obligatoire ou incitative, couvrant tous les bâtiments résidentiels enregistrés. Les indemnités d’assurance obligatoire seraient fixes, mais ceux qui souscriraient en plus une assurance volontaire bénéficieraient d’une couverture plus étendue.
La mise en place de ce système nécessiterait la collecte de statistiques complètes sur les biens immobiliers à assurer, incluant leurs caractéristiques spécifiques comme le type de construction, l’année de construction et le niveau de protection contre les tremblements de terre. Parallèlement, il est crucial de disposer de données historiques sur les sinistres, réparties par région et par niveau de dommage, pour déterminer les primes d’assurance et les indemnisations minimales.
Assurance obligatoire : une loi sera nécessaire
La création de l’assurance obligatoire contre les risques catastrophiques exige des calculs actuariels précis et des amendements législatifs appropriés. Si l’obligation d’assurer les logements est adoptée, une nouvelle loi sera nécessaire pour encadrer ce processus. Enfin, comme l’indique l’Agence de Régulation et de Développement du Marché Financier, « Aujourd’hui, aucun pays au monde ne peut à lui seul couvrir les dommages causés par des catastrophes naturelles sur son territoire ; la réassurance des grands risques doit inclure des organismes internationaux de réassurance ».
Ainsi, la transformation du marché de l’assurance au Kazakhstan est en marche, avec des efforts conjoints de l’État et des partenaires internationaux pour mieux protéger les citoyens contre les catastrophes naturelles à venir.
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