L’accord signé le 6 juin 2024 à Pékin entre l’Ouzbékistan, la Chine et le Kirghizstan pour la construction d’une ligne ferroviaire promet de transformer le paysage économique régional. Ce projet vise à établir une route directe reliant la Chine à l’Asie centrale, avec des implications considérables pour les échanges commerciaux et le développement infrastructurel.
Le projet et ses enjeux
Le 6 juin 2024, dans la capitale chinoise, les dirigeants de l’Ouzbékistan, du Kirghizstan et de la Chine ont signé un accord pour la construction d’une ligne ferroviaire qui reliera ces trois pays. L’événement, accompagné de discours des chefs d’État par lien vidéo, a été qualifié par le président ouzbek Shavkat Mirziyoyev de « moment historique » pour le développement régional. La nouvelle voie ferrée suivra un itinéraire passant par Kashgar en Chine, Torguart au Kirghizistan, puis Makmal, Jalalabad et Andijan en Ouzbékistan. Selon les plans, cette ligne ferroviaire servira de lien terrestre le plus direct entre la Chine et l’Asie Centrale, et devrait ultérieurement s’intégrer au corridor Transafghan pour atteindre les marchés du Moyen-Orient et de l’Asie du Sud.
Ce corridor ferroviaire est envisagé comme un vecteur de croissance économique pour les régions qu’il traversera. En effet, en facilitant le transport des marchandises, il devrait attirer des investissements dans les infrastructures et le développement industriel local. Les experts anticipent un volume de trafic annuel pouvant atteindre 15 millions de tonnes de marchandises, ce qui représente une capacité considérable qui pourrait transformer profondément les échanges commerciaux régionaux. En réduisant les délais de livraison des produits de sept jours, ce projet présente un potentiel important pour accroître l’efficacité logistique entre ces nations.
Implications économiques et futures
L’impact de ce projet dépasse les frontières des trois nations impliquées. En connectant plus efficacement la Chine à l’Asie centrale, la ligne ferroviaire est susceptible de redéfinir les routes commerciales dans une large partie de l’Asie. Cela inclut une amélioration des échanges commerciaux et une plus grande intégration économique régionale. L’initiative s’inscrit dans le cadre plus large des efforts de la Chine pour étendre son influence économique à travers le projet de la Nouvelle Route de la Soie, visant à renforcer les connexions avec ses partenaires commerciaux en Asie et au-delà.
En outre, le développement de ce corridor ferroviaire pourrait entraîner une réduction significative des coûts logistiques et ouvrir de nouvelles opportunités pour le commerce et l’investissement entre l’Asie du Sud, le Moyen-Orient et les marchés plus larges de l’Eurasie. L’importance stratégique de ce projet est également soulignée par son potentiel à promouvoir la paix et la stabilité dans la région, en renforçant les liens économiques entre des pays qui bénéficieront tous de la croissance induite par de meilleures infrastructures de transport.