Au Tadjikistan, une nouvelle taxe sur les batteries importées pour protéger l’environnement
stations de recharge pour véhicules électriques

Le 3 décembre 2025, le parlement du Tadjikistan a adopté une réforme majeure : la création d’une taxe de recyclage — sur l’importation de toutes sortes d’accumulateurs et batteries, sauf les piles légères de moins de 0,5 kg.

Une taxe facturée par la douane, au moment de l’importation

Le nouveau dispositif vise à responsabiliser les importateurs et à garantir un suivi des déchets potentiellement dangereux. La taxe s’appliquera dès le dédouanement et les fonds collectés seront reversés au budget public pour financer notamment la gestion des déchets. Son concernés « tous les types de dispositifs de stockage d’énergie, y compris les batteries de véhicules électriques, les batteries pour appareils électroménagers et les dispositifs de stockage d’énergie pour panneaux solaires et éoliens », précisent les autorités tadjikes.

Ce choix législatif s’inscrit dans un contexte où les batteries — qu’il s’agisse de celles des véhicules électriques, des appareils solaires domestiques ou des équipements électroménagers — sont de plus en plus importées dans le pays. Dans le même temps, leur fin de vie pose un problème environnemental majeur : accumulation de déchets toxiques, risque pour la santé, pollution de sols et d’eaux. Ainsi, le gouvernement entend prévenir ce qui pourrait devenir une crise environnementale à l’échelle nationale. Le nouveau prélèvement s’inscrit dans une logique de responsabilité écologique.

Le montant du prélèvement dépend du poids de la batterie importée :

  • 0,5 à 10 kg → 37,5 somonis ;
  • 10,1 à 30 kg → 75 somonis ;
  • plus de 30 kg → 2,6 somonis par kilogramme.

La dispense des batteries de moins de 0,5 kg est censée ne pas pénaliser les usagers de petits équipements. Le paiement, lui, intervient une seule fois, lors de l’importation.

Créer un fondement pour un marché national du recyclage

Avec cette réforme, le Tadjikistan cherche à poser les bases d’une gestion sérieuse des déchets liés aux batteries. Elle peut encourager l’émergence d’un marché national du recyclage ou du traitement des batteries usagées, consciente des risques liés aux composants chimiques — notamment lorsque les batteries contiennent des métaux comme le lithium.

Pourtant, plusieurs questions restent en suspens. D’abord, la mise en œuvre concrète : l’État devra investir dans des infrastructures de collecte et de traitement des batteries usagées, faute de quoi la taxe pourrait rester symbolique. Ensuite, le signal envoyé aux importateurs pourrait augmenter le coût des batteries, et donc potentiellement ralentir l’adoption des véhicules électriques ou des systèmes d’énergie domestique.

Enfin, la loi ne mentionne pas encore de mécanismes de traçabilité après importation ni des obligations de recyclage pour les importateurs ou fabricants — un point que l’on observe dans certaines politiques européennes.

Par Païsiy Ukhanov
Le 12/10/2025

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