Tachkent se prépare à lancer une grande réforme de son réseau de transports en commun. La municipalité vient de fixer des objectifs ambitieux pour moderniser bus, métro et circulation routière — dans l’espoir de désengorger la capitale ouzbèke et d’améliorer nettement le confort des usagers.
Un plan structurant : métro, bus, parkings et gestion du trafic
Dans la capitale ouzbèke, la congestion routière est un problème chronique : près de 1 million de véhicules, dont 300.000 voitures personnelles, circulent quotidiennement. Face à ce défi, les autorités ont adopté un plan global visant à moderniser le système de transports publics, à favoriser les paiements électroniques et à étendre le réseau de métro.
Le décret présidentiel prévoit d’étendre le réseau de métro de Tachkent jusqu’à 103 kilomètres d’ici 2030, une étape majeure pour améliorer la couverture urbaine. Parallèlement, les autorités comptent créer 150.000 nouvelles places de stationnement pour véhicules, afin de réduire la circulation en centre-ville et d’inciter les usagers à utiliser les transports publics. Un nouveau Centre de gestion du trafic (Traffic Management Center) sera mis en place. Il aura pour mission d’organiser les flux de véhicules, piétons et transports publics via des technologies numériques et écologiques. La mise en œuvre de ces mesures pourrait réduire les embouteillages de « 30 à 40% ».
Modernisation de la flotte bus et extension du réseau vers la périphérie
Tachkent a lancé une vaste renouvellation de sa flotte de bus. En octobre 2025, 200 bus électriques ont été acquis, et la municipalité prévoit d’ajouter 1.000 bus supplémentaires en 2026, pour porter le parc à 2.891 bus. En complément, le réseau de bus va être étendu pour couvrir les zones suburbaines, dans le cadre d’un nouveau format « agglomération ». Plusieurs lignes seront prolongées de 15 à 20 km au-delà de l’axe central, facilitant l’accès des périphéries à l’offre de transport public.
De plus, la ville va revoir ses arrêts : environ 2.500 stations-bus types seront installées ou rénovées pour améliorer le confort et la sécurité des usagers. Enfin, un dispositif de couloir de bus dédié a été mis en place sur la rue Shota Rustaveli Rustaveli — ceci pour accélérer les trajets et assurer une meilleure régularité.
Paiement électronique et fin des paiements en espèces
Autre volet important de la réforme : la tarification et le mode de paiement. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, les paiements en espèces dans les bus et le métro de Tachkent ont été supprimés. Le tarif standard d’un trajet est fixé à 3.000 sums pour les paiements en espèces (quand ceux-ci étaient encore possibles). Toutefois, pour les usagers utilisant les paiements électroniques (cartes de transport ou cartes bancaires), le prix reste à 1.700 sums. Ce passage au 100% cashless a pour objectif de moderniser le système, d’améliorer la transparence des paiements et de faciliter l’usage du réseau.
Tachkent fixe l’objectif de porter la part des déplacements en transports en commun à 60%
Avec un réseau de métro plus long, des bus plus nombreux et plus confortables, des arrêts modernisés, et un paiement simplifié, la capitale vise un usage accru des transports publics. L’objectif officiel est d’atteindre un taux de 60% de déplacements réalisés via les transports en commun d’ici 2030. L’amélioration de la vitesse moyenne des bus (passage de 18 km/h à 24 km/h) devrait significativement réduire les temps de trajet quotidiens pour de nombreux usagers.
Le développement de parkings périphériques et la réduction de la dépendance à la voiture privée pourraient contribuer à désengorger les axes urbains, à diminuer la pollution et à améliorer la qualité de vie. Enfin, les banlieues et zones périphériques de Tachkent seront mieux intégrées au réseau, ce qui pourrait favoriser leur développement et offrir une meilleure mobilité aux habitants hors centre.
