L’Ouzbékistan engage une refonte sans précédent de son système éducatif. Passage à un cycle scolaire de 12 ans, montée en puissance de la formation des enseignants et ouverture d’écoles internationales : ces réformes portées par le président Shavkat Mirziyoyev marquent une étape décisive pour aligner l’enseignement ouzbek sur les standards mondiaux.
Vers un cycle scolaire de 12 ans en Ouzbékistan
Depuis septembre 2025, l’Ouzbékistan met en œuvre une série de transformations ambitieuses dans le domaine de l’enseignement. Conformément aux engagements de Shavkat Mirziyoyev, ces nouveautés touchent aussi bien la durée de la scolarité que la qualité de la formation des enseignants et le développement de l’éducation préscolaire. Dans un contexte où l’intégration internationale devient une priorité, le pays adapte son système éducatif afin de répondre aux exigences contemporaines et de mieux préparer ses élèves aux défis mondiaux.
La réforme la plus emblématique est le passage à un cycle de 12 ans. Le ministère de l’Éducation préscolaire et scolaire a confirmé que la structure comprendra une année de préparation, quatre années d’école primaire, cinq années de cycle secondaire de base, puis deux années de secondaire général. Ainsi, un enfant suivra 1 + 4 + 5 + 2, soit 12 années complètes, avant de pouvoir poursuivre ses études supérieures. Cette transformation est directement inspirée des standards de l’OCDE : 85% des pays performants dans PISA 2022 fonctionnent avec une scolarité de 12 ans.
Le vice-ministre Shuhrat Rajabov a justifié cette réforme en soulignant qu’elle évitera aux jeunes Ouzbeks de suivre une année préparatoire lorsqu’ils postulent dans les universités étrangères. « Aujourd’hui, nos diplômés doivent passer par des cours foundation, mais avec un cycle de 12 ans, ils pourront entrer directement en licence », a-t-il déclaré. Cette évolution répond donc à un double objectif : renforcer la compétitivité internationale des élèves et moderniser le système éducatif national.
Revalorisation du métier d’enseignant et formation continue
La stratégie de Mirziyoyev ne se limite pas à la durée de la scolarité. Elle inclut une revalorisation du métier enseignant. Selon le site officiel de la présidence, le budget de l’éducation a été multiplié par sept en quelques années pour atteindre 60 trillions de soms en 2025). Ces ressources permettent de créer de nouvelles écoles, d’équiper les classes et surtout d’élever le niveau de formation des enseignants.
De plus, l’Ouzbékistan investit massivement dans la formation continue. L’UNICEF et la Banque islamique de développement ont lancé un réseau de centres régionaux. Depuis leur mise en place, 6.500 enseignants y ont été formés, et 120.000 autres bénéficient d’ateliers à distance. Ces dispositifs complètent les programmes de bourses qui permettent à des enseignants ouzbeks de suivre des formations à l’étranger, un axe défendu par Mirziyoyev afin de diffuser des méthodes pédagogiques modernes dans l’ensemble du pays.
Expansion des structures préscolaires, nouvelles écoles et projets d’excellence
Un autre chantier prioritaire concerne l’éducation de la petite enfance. Le nombre de places en structures préscolaires a fortement augmenté grâce à la construction de nouveaux jardins d’enfants et à la rénovation de centres existants. Ces efforts visent à répondre à une demande croissante et à garantir une meilleure préparation des enfants dès le plus jeune âge.
Parallèlement, des projets d’excellence voient le jour. En septembre 2025, l’école internationale Al-Biruni a ouvert ses portes à Tachkent. Elle offre un cursus conforme au Baccalauréat international, avec un ratio élève-enseignant réduit et des enseignants formés aux standards internationaux. Ce type d’établissement, appuyé par l’État, illustre la volonté du gouvernement de Mirziyoyev de diversifier l’offre éducative et de donner aux élèves ouzbeks un accès à des diplômes reconnus à l’échelle mondiale.