Le Kazakhstan a lancé les travaux de reconnaissance géotechnique en vue de construire sa première centrale nucléaire près du village d’Ulken, dans la région d’Almaty, avec la participation de Rosatom, des financements russes envisagés et une forte volonté de localisation industrielle et énergétique.
Centrale nucléaire : la faisabilité technique et les contraintes géographiques seront évaluées
C’est le matin du 8 août 2025, dans la région d’Almaty, près du village d’Ulken, qu’ont débuté les travaux de reconnaissance pour la première centrale nucléaire du Kazakhstan. L’événement a été marqué par une cérémonie officielle organisée par l’Agence kazakhstanaise de l’énergie atomique. Le modèle physique de la future station a été présenté, et le pilote a été enclenché, symbolisant ainsi le coup d’envoi du chantier ; la Russie, via la société d’État Rosatom, est désignée comme maître d’œuvre principal.
Ces travaux de reconnaissance géologique incluent des forages pour recueillir des échantillons de sol, lesquels seront ensuite remis aux équipes russes afin de confirmer la faisabilité technique et identifier les contraintes géographiques et de génie civil. L’infrastructure retenue s’inspire du sixième réacteur de la centrale de Novovoronej, un réacteur de troisième génération plus (3+).
Centrale nucléaire : un crédit auprès de banques russes est envisagé
Le financement du projet constitue un volet économique majeur. La société KAES, futur opérateur du site, indique que le budget préliminaire s’élève à près de 14 milliards de dollars, somme indicative susceptible de fluctuer selon le site retenu, les choix technologiques et la constitution d’un consortium international.
Un crédit export interétatique, négocié avec des banques russes, est envisagé comme principale source de financement. Ainsi, les coûts d’exploitation et de service de la dette devront être intégrés dans un tarif futur de l’électricité, tout en s’assurant que la centrale restera propriété de l’État kazakhstanais.
Le Kazakhstan n’est pas sûr de pouvoir produire son propre uranium enrichi
La question de l’approvisionnement en combustible nucléaire fait l’objet d’une attention particulière. Bien que le Kazakhstan soit le premier producteur mondial d’uranium, il ne dispose pas actuellement d’un cycle complet de production de combustible. L’Agence kazakhstanaise a annoncé que le pays produit depuis 2021 des assemblages combustibles — pastilles et gammes prêtes à être insérées dans un réacteur — et vise désormais à développer davantage cette filière nationale.
Dans le même temps, des négociations sont en cours avec la partie russe pour sécuriser l’approvisionnement en uranium enrichi, si nécessaire, afin d’assurer le fonctionnement pérenne de la centrale.
Une localisation maximale est envisagée sur le chantier
Sur le plan industriel, le gouvernement insiste sur une forte localisation. Le Premier ministre, Oljas Bektenov, a affirmé qu’à l’occasion des discussions avec le dirigeant de Rosatom, Alexeï Likhachyov, il a été convenu que les fournisseurs, équipements et matériels kazakhstanais seraient mobilisés de manière maximale dans le chantier, incluant aussi la localisation des étapes du cycle de combustible nucléaire.
De son côté, Rosatom envisage la construction d’un réacteur VVER‑1200, un modèle éprouvé à l’international, tout en prévoyant d’intégrer plus de 30% de contenu local dans les investissements et la chaîne d’approvisionnement, sous réserve de validation des compétences, de la sécurité des fournitures et de l’efficacité opérationnelle kazakhstanaise.