Le métro d’Almaty fait sa révolution numérique. Après des années à peiner avec des jetons et des cartes de transport, un vent de modernité souffle sur les souterrains d’Almaty. Mais derrière cette avancée technologique, des questions persistent.
Paiement sans contact : le métro d’Almaty à l’heure du tout numérique
Le métro d’Almaty, inauguré le 1er décembre 2011, entame en 2025 une métamorphose technologique de grande ampleur. Depuis le 16 avril 2025, une vague d’innovations modifie radicalement l’accès à ce réseau. Ce qui relevait hier du gadget est désormais accessible à tous : valider un trajet grâce à une simple carte bancaire ou un smartphone devient possible. Et ce n’est que le début.
Après des années de tergiversations bureaucratiques et de modernisation à petits pas, l’automne 2025 sera synonyme de rupture. Tous les tourniquets du métro seront équipés d’un système de paiement sans contact, accessible aux titulaires de cartes bancaires Visa, Mastercard ou American Express, ainsi qu’aux smartphones compatibles avec Apple Pay, Google Pay ou Samsung Pay. Jusqu’à présent, cette option n’était disponible que sur un seul tourniquet spécial. Cette généralisation vise à réduire les files d’attente et améliorer la rapidité d’accès.
En clair : fini les longues attentes aux guichets, adieu les cartes locales à recharger, place à l’instantanéité. Le simple geste de tendre sa carte ou son téléphone suffit. Ce changement, orchestré par l’entreprise LFST, gestionnaire du réseau, vise une fluidification massive de l’accès pour les résidents comme pour les visiteurs.
À Almaty, le QR code s’invite aussi dans le métro
Mais la modernisation ne s’arrête pas là. Depuis le 16 avril 2025, le métro d’Almaty teste une autre innovation : le paiement par QR code, même sans connexion Internet. L’application ONAY!, déjà utilisée pour les cartes de transport, permet désormais de générer dynamiquement un QR à présenter au tourniquet. Le tout fonctionne en mode hors ligne, une prouesse dans un environnement souterrain peu propice aux signaux mobiles. Cette technologie permet au passager de valider son trajet à l’aide d’un QR code généré dynamiquement, sans nécessiter d’accès à Internet.
Métro d’Almaty : extension du réseau, afflux de voyageurs, mais aussi expérimentations biométriques
La modernisation du métro d’Almaty s’inscrit dans une transformation bien plus large. Alors que la ligne initiale, lancée en 2011, ne comptait que 7 stations sur 8,56 kilomètres, elle en aligne désormais 9 sur près de 11,5 kilomètres. Et les travaux en direction des quartiers ouest se poursuivent avec les stations « Sary-Arka », « Dostyk » et bientôt « Kalkaman ».
Côté fréquentation, la progression est spectaculaire. Le passager-type des débuts, détenteur de jetons ou de cartes ONAY! physiques, a cédé la place à un flux quotidien de plus de 65.000 voyageurs, selon les chiffres internes compilés jusqu’en mai 2025. Les autorités estiment que ce nombre pourrait doubler avec les nouvelles extensions.
Mais il y a mieux — ou pire, selon les avis : depuis fin 2023, le paiement par reconnaissance faciale est testé dans certaines stations. Ce système permet aux usagers de payer leur trajet simplement en regardant une caméra, après avoir associé leur visage à une carte bancaire via une application bancaire locale.
Trop de techno tue la techno ?
Si cette avalanche d’innovations technologiques donne l’image d’une métropole tournée vers l’avenir, elle interroge aussi sur l’accessibilité réelle pour toutes les catégories d’usagers. Entre QR codes dynamiques, paiements biométriques et reconnaissance faciale, les visiteurs âgés ou les touristes peu avertis pourraient bien se perdre dans la jungle des options.
De plus, même si les cartes ONAY! physiques sont toujours valables, leur distribution reste erratique. Comme le rappellent plusieurs forums de voyageurs, il est difficile d’en acheter à l’aéroport ou dans certaines stations, les guichets étant souvent fermés ou les terminaux hors service.