Le président azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, a exprimé sa gratitude envers le Kazakhstan pour son soutien exceptionnel suite au crash de l’avion d’Azerbaijan Airlines au-dessus d’Aktau (Kazakhstan) le 25 décembre 2024, qui a fait 38 victimes.
Ilham Aliyev salue les secouristes kazakhs
Le 29 décembre 2024, Ilham Aliyev, le président de l’Azerbaïdjan, a donné une interview à la télévision azerbaïdjanaise, afin de revenir sur le crash de l’avion d’Azerbaïdjan Airlines près d’Aktau (Kazakhstan) le 25 décembre 2024. Il a notamment tenu à saluer le professionnalisme et le courage des secouristes kazakhs.
« Dès que l’accident s’est produit, les secouristes kazakhs sont immédiatement arrivés sur les lieux et ont commencé à extraire les personnes du fuselage brisé. Ils ont risqué leur vie parce qu’ils ne savaient pas s’il y aurait une autre explosion ou non. En effet, une partie de l’avion avait brûlé et cette partie pouvait également s’enflammer. Malgré cela, ils ont fait preuve d’un véritable héroïsme. Dans le même temps, le travail du personnel médical a également été très précieux, car les passagers blessés ont été immédiatement transportés vers des centres médicaux », a-t-il déclaré.
Ilham Aliyev a également remercié les Kazakhs qui ont exprimé leur solidarité avec le peuple de l’Azerbaïdjan immédiatement après ce crash. « Je sais que la solidarité dont ont fait preuve nos frères et sœurs kazakhs a laissé une très grande trace dans le cœur du peuple azerbaïdjanais. Des citoyens ordinaires sont venus devant notre consulat à Aktau, ont déposé des fleurs, ont exprimé leur attitude et leur solidarité avec nous. Ainsi s’exprime une véritable amitié et fraternité. »
Un groupe international a été créé pour mener l’enquête
Ilham Aliyev a par ailleurs dévoilé le contenu de sa conversation téléphonique avec Kassym-Jomart Tokaïev. Le président de l’Azerbaïdjan s’est dit favorable à une expertise internationale des circonstances du crash. « Nous ne pouvons en aucun cas confier cette question au comité interétatique de l’aviation. « La partie russe nous a officiellement proposé que l’affaire soit examinée par le Comité interétatique de l’aviation. Nous avons catégoriquement refusé de le faire. La raison en est claire. Car ce n’est un secret pour personne que cette structure est composée principalement de fonctionnaires russes et qu’elle est dirigée par des citoyens russes. Les facteurs d’objectivité n’ont peut-être pas été pleinement garantis ici. Si, immédiatement après la catastrophe, nous avions constaté que la Russie avait pris des mesures justes et adéquates, nous n’aurions peut-être pas émis d’objections. Mais nous avons constaté qu’il y avait des tentatives évidentes d’étouffer l’affaire », a-t-il expliqué, avant de faire savoir que « cette position a été accueillie avec compréhension » par Kassym-Jomart Tokaïev.
Preuve de l’étroite coopération sur ce dossier entre l’Azerbaïdjan et le Kazakhstan, « les représentants de nos structures étatiques, les membres et les chefs de la commission, ainsi que les représentants du bureau du procureur sont en contact permanent. Le Kazakhstan, quant à lui, a également mis en place une commission d’État, et le président Tokaïev m’en a informé au cours de la conversation. Naturellement, ils veulent et essaient de faire en sorte que la question soit élucidée et expliquée publiquement dans tous ses détails. […] Je suis heureux qu’une fois de plus, malgré cette tragédie, je constate et je suis sûr qu’au Kazakhstan, on partage la même opinion. Notre amitié et notre fraternité sont devenues encore plus fortes après cette situation difficile ».
Ilham Aliyev déplore la volonté de la Russie d’étouffer l’affaire
Enfin, Ilham Aliyev est revenu sur les thèses quant à ce qui s’est passé. « Bien sûr, la version finale sera connue après l’ouverture des boîtes noires. Mais les premières versions sont tout à fait raisonnables et basées sur des faits. Et les faits sont que l’avion civil azerbaïdjanais a été endommagé de l’extérieur sur le territoire de la Russie, près de la ville de Grozny, et qu’il a pratiquement perdu le contrôle. Nous savons également que notre avion a été rendu incontrôlable par des moyens de guerre électronique. Il s’agit du premier dommage infligé à l’avion. Au même moment, la queue de l’avion a été gravement endommagée par les tirs provenant du sol. Immédiatement, le jour même où notre délégation a filmé ces vidéos dans la ville d’Aktau, le public a également été informé de cette question. Le fait que le fuselage était troué montre bien sûr que la version initialement avancée par je ne sais qui concernant la collision avec une volée d’oiseaux a été complètement abandonnée. Il est possible que, lorsque l’avion a été endommagé, lorsqu’il a été touché, le pilote ait pu percevoir qu’il s’agissait d’une collision entre des oiseaux et l’avion. En effet, personne n’aurait pu imaginer que notre avion puisse être pris pour cible depuis le sol dans un pays ami. Malheureusement, certains cercles en Russie ont préféré s’en tenir à cette version.
L’une des choses qui nous a attristés et surpris est le fait que les structures officielles russes ont avancé la version d’une explosion d’une sorte de bouteille de gaz. En d’autres termes, cela montrait ouvertement que la partie russe souhaitait étouffer l’affaire, ce qui, bien entendu, ne fait honneur à personne. Bien sûr, notre avion a été abattu accidentellement. Bien sûr, il ne peut être question d’un acte terroriste délibéré. Par conséquent, reconnaître notre culpabilité, présenter des excuses à temps à l’Azerbaïdjan, qui est considéré comme un pays ami, et le faire savoir à l’opinion publique, voilà autant de mesures et d’étapes qui devaient être prises. Malheureusement, pendant les trois premiers jours, nous n’avons entendu que des versions délirantes de la part de la Russie. »