Lors de la COP29 à Bakou, le président kirghiz Sadyr Japarov a annoncé des objectifs ambitieux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et atteindre la neutralité carbone, à condition de recevoir une aide internationale. Il a également plaidé pour la création d’un centre régional dédié aux technologies écoénergétiques et à l’adaptation climatique.
Le Kirghizstan aura moins recours au charbon
Sadyr Japarov a exprimé l’engagement du Kirghizstan à lutter contre le changement climatique en adoptant des mesures visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 16% d’ici 2030, par rapport à un scénario d’émissions standards. Avec le soutien de la communauté internationale, cette réduction pourrait atteindre 44%.
Le président du Kirghizstan a fait savoir que pour atteindre la neutralité carbone, son pays investira dans les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, et la réduction de la consommation de charbon via des processus de gazéification. Il a aussi mis en avant des initiatives pour minimiser les pertes lors de la transmission de l’électricité et améliorer les systèmes de chauffage urbains. Sadyr Japarov a insisté sur le rôle crucial de l’information et de la sensibilisation de la population, permettant ainsi une meilleure compréhension et participation des citoyens dans les efforts d’atténuation des dégâts.
En parallèle, le président du Kirghizstan a rappelé les effets dévastateurs du changement climatique sur les écosystèmes montagneux, qui influencent la vie des populations en aval. Il a fait état d’une baisse constante des ressources en eau, exacerbant l’insécurité alimentaire et énergétique dans la région. Le Kirghizistan a perdu 16 % de sa superficie glaciaire au cours des 70 dernières années, et la disparition de plus de la moitié des glaciers est redoutée d’ici 2100. Face à cette situation alarmante, Japarov a invité les partenaires au développement à soutenir un centre régional à Bichkek pour promouvoir les technologies de conservation des ressources et de l’énergie.
Sadyr Japarov plaide pour une restructuration de la dette du Kirghizstan pour l’orienter vers des projets « verts »
Dans son discours, Sadyr Japarov a également plaidé pour une coopération renforcée et un soutien financier international plus important pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Il a proposé une restructuration de la dette extérieure du Kirghizstan en l’orientant vers des projets « verts », grâce à un fonds climatique national destiné aux initiatives de développement durable en montagne.
Saluant la Turquie et l’Allemagne pour leur engagement dans la conversion de dettes en projets écologiques, il a encouragé d’autres pays à rejoindre cette initiative. Par ailleurs, il a souligné le projet commun de la construction de la centrale hydroélectrique de Kambar-Ata 1 avec les pays voisins, essentiel pour une gestion plus efficiente de l’eau dans un contexte de raréfaction croissante des ressources.
Enfin, Sadyr Japarov a invité les dirigeants mondiaux au sommet « Bichkek+25 » en 2027, où seront évalués les progrès du « Quinquennat pour le développement des régions montagneuses », espérant que cette initiative incitera à une action globale pour un avenir résilient face aux défis climatiques.