Le Kazakhstan lance un visa « Neo Nomad » pour attirer les travailleurs nomades
vols Neo Nomad

Kazakhstan met en place un visa « Neo Nomad », un permis de séjour d’un an pour les travailleurs nomades combinant travail et voyage. Destinée aux professionnels étrangers à revenus stables, elle vise à stimuler l’économie locale. La « Neo Nomad Visa » s’inscrit dans une tendance mondiale pour attirer les talents numériques et dynamiser les économies locales.

Un visa d’un an pour connaître le Kazakhstan

Le Kazakhstan, en s’inspirant de nombreux pays comme l’Estonie ou la Géorgie, a récemment instauré un visa « Neo Nomad ». Ce type de visa permet aux travailleurs étrangers, qualifiés et autonomes, de résider au Kazakhstan pour une durée maximale d’un an tout en continuant à travailler pour leur entreprise située à l’étranger. Ces travailleurs, connus sous le terme de « nomades numériques », représentent un groupe en pleine expansion : près de 35 millions de professionnels dans le monde adoptent désormais ce mode de vie, et ce chiffre pourrait atteindre le milliard d’ici 2035.

Pour être éligibles, les candidats doivent justifier d’un revenu stable d’au moins 3.000 dollars par mois provenant de l’étranger, souscrire une assurance santé et fournir un certificat de casier judiciaire vierge. Cette démarche permet d’attirer des profils hautement qualifiés dans des secteurs comme le développement web, le marketing numérique, le conseil ou encore la finance. Grâce à cette initiative, les nomades numériques peuvent s’immerger dans la culture kazakhe tout en profitant de la flexibilité de leur mode de vie.

Un impact économique significatif attendu

Les autorités kazakhes espèrent que ce programme générera un apport annuel de 3,6 milliards de tenges si 500 travailleurs nomades décident de s’installer dans le pays. Les « Neo Nomads » y trouveront un coût de la vie abordable et une communauté grandissante d’entrepreneurs et de créateurs. Leur présence offrira un boost économique sans empiéter sur le marché de l’emploi local, car ils continuent de travailler pour des entreprises étrangères tout en contribuant indirectement aux dépenses locales en logement, en alimentation et en services divers.

Dans ce cadre, le ministre du Tourisme et des Sports, Yerbol Myrzabossynov, souligne que le Kazakhstan, avec ses villes comme Almaty et Astana, est déjà classé parmi les destinations attractives pour les nomades numériques. Cet engouement s’explique en partie par des infrastructures modernes et des conditions favorables pour les résidents étrangers, rendant le pays compétitif face à d’autres grands hubs comme Amsterdam ou Lisbonne.

Un contexte mondial favorable aux nomades numériques

À l’échelle internationale, le phénomène des nomades numériques prend de l’ampleur, porté par la crise sanitaire qui a accéléré la transition vers le travail à distance. Désormais, environ 60 % des nomades numériques sont des employés d’entreprises qui, auparavant, travaillaient en présentiel. Selon une étude de The Boston Consulting Group, environ 80% de ces professionnels ont un diplôme universitaire et près de 40% détiennent un master ou un doctorat. Le profil type de ces travailleurs correspond souvent à des hommes (68%), bien que la proportion de femmes dans le secteur soit en augmentation.

Le Japon, par exemple, a récemment ajusté ses visas pour les talents numériques en leur permettant de séjourner jusqu’à six mois, avec un revenu minimum requis de 10 millions de yens par an. Ces initiatives illustrent la compétition mondiale entre pays pour attirer ces talents, capables d’apporter innovation et croissance économique. La motivation principale des nomades numériques réside dans l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle et l’accès à de nouvelles expériences culturelles, au-delà des considérations financières.

Le Kazakhstan, un environnement favorable pour les talents numériques

Dans sa volonté de devenir un pôle d’attraction pour les talents numériques, le Kazakhstan investit dans des infrastructures et des dispositifs favorables à ces travailleurs internationaux. Le parc technologique Astana Hub joue un rôle clé en offrant un cadre propice à l’innovation, avec des avantages fiscaux attractifs, notamment une exonération complète des taxes pour les entreprises du secteur. En 2023, ce hub regroupait plus de 1.300 entreprises, dont près de 400 à participation étrangère, et attirait des investissements significatifs.

Cette dynamique fait du Kazakhstan une destination intéressante pour les nomades numériques, qui peuvent y développer leurs compétences dans un environnement créatif et ouvert. Des experts estiment que ces mesures renforcent l’attractivité du pays et encouragent l’installation de sociétés et de professionnels étrangers, contribuant ainsi à diversifier et à moderniser l’économie kazakhe.

En s’inscrivant dans cette tendance mondiale, le Kazakhstan espère également augmenter l’exportation de services numériques, avec un objectif d’un milliard de dollars d’ici 2026.

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