Kirghizstan : les téléphones portables bientôt interdits sur le lieu de travail ?
téléphones portables

L’utilisation des téléphones portables en milieu scolaire et professionnel est au cœur des discussions au parlement du Kirghizstan. Le 26 juin 2024, un député a proposé d’étendre les restrictions en passe d’être validées pour les écoles aux bureaux.

Interdiction des téléphones dans les bureaux : une mesure nécessaire ?

Lors d’une séance plénière du Jogorku Kenech, le parlement kirghize, le 26 juin 2024, le député Nourjigit Kadyrbekov a exprimé son opinion sur l’usage des téléphones portables sur le lieu de travail. Selon lui, de nombreux employés passent une grande partie de leur journée sur leurs téléphones, souvent à jouer, ce qui nuit à leur productivité. « Cela signifie qu’ils ne travaillent pas de manière efficace. Vous trouverez de tels employés dans n’importe quelle institution, ministère ou agence », a-t-il déclaré. Le député a également cité l’exemple du Japon, où les couples ne se dérangent pas mutuellement par des appels ou des messages pendant les heures de travail, illustrant une culture de travail axée sur la productivité et le respect du temps professionnel.

Cette proposition s’inscrit dans un contexte où plusieurs députés ont élaboré un projet de loi visant à réglementer l’utilisation des appareils mobiles dans les établissements d’enseignement. Les objectifs de cette loi sont multiples : « réguler l’utilisation des téléphones dans le processus éducatif, créer un environnement éducatif sûr et éthique et former les jeunes à une utilisation consciente et compétente des technologies de l’information ».

Des casiers pour smartphones dans les écoles : une solution pratique ?

En parallèle, le ministère de l’Éducation propose une solution concrète pour les écoles : installer des casiers dans chaque classe où les élèves pourront déposer leurs smartphones avant le début des cours. Ce projet de loi, déjà adopté en première lecture par le Jogorku Kenech, vise à encourager une concentration accrue des élèves sur leurs études en limitant les distractions numériques.

Le vice-ministre de l’Éducation et des Sciences, Mouratbek Kasymaliev, a expliqué que ces casiers seraient placés dans chaque salle de cours et que les élèves pourraient y déposer leurs téléphones avant le début des cours et les récupérer après. Cette initiative a suscité des interrogations, notamment sur le financement de ces équipements. Le député Akbokon Tachtanbekov a soulevé la question des coûts associés à l’achat des casiers pour les 2.500 écoles du pays. Mouratbek Kasymaliev a suggéré que les directeurs d’école pourraient eux-mêmes financer ces achats, mais le député a contesté cette idée, insistant sur le fait que de nombreux directeurs n’auraient pas les moyens nécessaires. En conséquence, le vice-ministre a proposé que le financement soit pris en charge par le budget national.

Ces propositions, bien que distinctes dans leurs approches, partagent un objectif commun : réduire l’impact des téléphones portables sur la productivité et la concentration, que ce soit dans les écoles ou dans les bureaux. Le débat se poursuit quant à la mise en œuvre pratique et au financement de ces initiatives.

Les téléphones portables bientôt interdits aux enfants dans la rue et dans les lieux publics ?

Lors de cette même séance plénière, la députée Gula Kojokulova a proposé d’interdire aux enfants d’utiliser des téléphones mobiles non seulement à l’école, mais également dans les lieux publics et dans la rue. La députée a souligné les nombreux incidents où des enfants, absorbés par leurs téléphones, se retrouvent impliqués dans des accidents de la route. Elle a appuyé l’avis de son collègue, Dastan Jumabekov, sur la nécessité d’étendre cette interdiction aux espaces publics pour garantir la sécurité des enfants. Gula Kojokulova a cité des données statistiques auprès du ministère de l’Intérieur pour soutenir son argument. En réponse, le vice-ministre de l’Intérieur, Erkebek Ashirkhojaev, a confirmé la fréquence élevée de tels incidents, promettant de fournir des statistiques officielles ultérieurement.

Par ailleurs, le vice-ministre de l’Éducation et des Sciences, Muratbek Kasymaliev, a mentionné que des logiciels spéciaux ont été développés pour la sécurité des enfants. Notamment, des applications installées sur les téléphones des parents les avertissent lorsque leur enfant entre ou sort de l’école.

Illustration www.freepik.com.

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