Dans les villages reculés de la région de Lebap, au Turkménistan, des lycéens sont appelés à rejoindre l’armée avant même de passer leurs examens de fin d’études (« le bac », comme on aurait dit en France).
Les jeunes confrontés à un départ précoce pour le service militaire
Dans les districts de Köytendag et de Halach, les autorités turkmènes ont commencé à distribuer des convocations militaires aux jeunes hommes avant la fin de l’année scolaire, rapporte la radio Azathabar, le service turkmène de Radio Liberty. D’après un élève de terminale d’un lycée de Köytendag, cet appel sous les drapeaux concerne ceux qui ont déjà 18 ans ou qui atteindront cet âge avant le 31 juin 2024. Ces jeunes hommes reçoivent non seulement leurs convocations, mais également des « bons d’envoi », qui fixent la date de leur départ pour le service militaire.
La pratique courante au Turkménistan veut que les examens de fin de scolarité secondaire se poursuivent jusqu’à la fin juin. Cependant, avec les bons d’envoi en main, il semble que l’intention soit de faire partir ces élèves pour l’armée avant même la fin de leurs examens. Un élève du district de Halach confirme une situation similaire, indiquant que le processus de mobilisation pour le service obligatoire a déjà débuté pour de nombreux élèves de terminale.
Durcissement des conditions de santé pour l’exemption du service militaire
En 2024, la campagne d’appel au service militaire coïncide avec des changements dans les critères médicaux d’exemption du service. En mars 2024, les autorités turkmènes ont annoncé un nouveau cycle de recrutement de printemps, qui doit se dérouler d’avril à juin. Simultanément, la liste des maladies autorisant une exemption a été raccourcie. Désormais, des conditions telles que l’hypertension, l’hépatite, l’épilepsie et même l’énurésie nocturne ne sont plus considérées comme des motifs valables d’exemption, selon les conclusions des commissions médicales des commissariats militaires.
Cette nouvelle, de même que d’autres de ce type, hélas fréquentes au Turkménistan, suggèrent une pression accrue pour incorporer un plus grand nombre de jeunes hommes dans les forces armées turkmènes, malgré l’impact éventuel pour leur santé et leur parcours scolaire et universitaire.