Les structures de l’ONU ont exprimé leurs inquiétudes concernant la pression exercée sur les médias indépendants au Kirghizstan, citant des cas précis et appelant au respect des normes internationales de liberté d’expression.
Pour l’ONU, pas de doutes : les médias libres sont persécutés précisément parce qu’ils sont libres
Au Kirghizstan, la liberté de la presse est une notion constamment sous tension. Les récents rapports et interventions des organisations internationales, notamment des structures de l’ONU, mettent en lumière des pratiques inquiétantes vis-à-vis des médias indépendants. Des médias comme « Kloop », 24.kg, et Temirov Live sont devenus les symboles de cette résistance à la censure, subissant fouilles et pressions en raison de leur journalisme investigateur. Ce climat de répression semble être une conséquence directe de leur volonté de maintenir une ligne éditoriale libre, loin des influences gouvernementales.
Les déclarations de l’ONU soulignent l’importance de la protection des journalistes et des droits humains dans le pays. L’organisation a explicitement demandé aux autorités kirghizes de garantir la liberté d’expression et de réunion pacifique, rappelant que ces principes sont cruciaux pour la démocratie et doivent être préservés sans intimidation ni répression.
Kirghizstan : même l’ONU s’inquiète de la loi sur les « agents étrangers »
Les récentes évolutions législatives au Kirghizstan contribuent également à cette atmosphère oppressante. L’adoption de la loi sur les « agents étrangers » le 2 avril 2024 a été présentée comme une mesure pour équilibrer le terrain de jeu, assurant que toutes les organisations travailleraient « ouvertement et sur un pied d’égalité ». Cependant, cette loi est perçue par beaucoup, y compris des acteurs locaux et internationaux, comme un moyen de limiter sévèrement les activités des ONG et des médias, avec des caractéristiques nettement répressives.
Les mises en garde contre cette législation n’ont pas manqué, et nombreux sont ceux qui y voient une entrave significative à la liberté d’expression. En parallèle, le rapport 2024 de Reporters sans frontières indique une légère amélioration du Kirghizstan dans le classement mondial de la liberté de la presse, mais le pays reste dans une zone où la situation est jugée « difficile ». Ce contexte législatif et ces classements internationaux témoignent des défis constants auxquels les journalistes et les médias indépendants sont confrontés dans leur quête de vérité et de transparence.