Tadjikistan : un ministre s’exprime sur la torture par la Russie de ses concitoyens
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Trois semaines après l’attentat du 22 mars 2024 à Moscou et la torture par les services secrets russes de citoyens tadjiks accusés de l’avoir perpétré, un ministre tadjik s’est exprimé pour la première fois, rompant un silence qui interrogeait à juste titre au sein de la société tadjike.

Le Tadjikistan appelle la Russie à respecter les normes internationales

Le ministre des Affaires étrangères du Tadjikistan, Sirodjidin Moukhriddine, a pris la parole lors d’une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de la Communauté des États Indépendants (CEI), qui s’est tenu à Minsk le 12 avril 2024 pour dire haut et fort la gravité des mauvais traitements infligés aux Tadjiks arrêtés dans le cadre de l’enquête sur l’attentat près de Moscou, le 22 mars 2024.

Selon le ministre, les aveux obtenus sous la contrainte n’ont pas de valeur : « La valeur des aveux obtenus de cette manière est bien connue de tous », a-t-il déclaré. Le ministre a insisté sur l’importance pour les forces de l’ordre russes de respecter les principes du droit international et les exigences législatives, notamment en ce qui concerne la présomption d’innocence et l’interdiction de la torture.

La xénophobie et le racisme sont inacceptables, rappelle le Tadjikistan

Sirodjidin Moukhriddine a également exprimé son inquiétude quant à la diffusion d’images de l’arrestation des suspects accusés de terrorisme, qui montrent des signes de torture. « Il est inacceptable de montrer dans l’espace d’information ouvert les images de l’arrestation des auteurs présumés de l’acte terroriste avec des signes de torture », a-t-il fait valoir. « Cette mise en scène médiatique contribue à une perception négative des citoyens tadjiks, ce qui est totalement inacceptable », a estimé le ministre.

Sirodjidin Moukhriddine a également mis en garde contre la formation dans l’espace médiatique des pays de la CEI d’une atmosphère de haine, de xénophobie et de racisme envers les citoyens étrangers, soulignant la nécessité de traiter l’enquête de manière impartiale et juste pour que tous les coupables, des organisateurs aux exécutants, soient dûment punis.

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