À l’occasion de la 3ème réunion du Kurultai National (Congrès national), qui s’est tenue le 15 mars dernier à Atyraou, une ville de l’Est du Kazakhstan située au bord de la mer Caspienne, le Président Kassym-Jomart Tokaïev a tenu à souligner la bonne dynamique suivie par le pays ainsi qu’à donner quelques grandes lignes directrices à la Nation. Ses propos se sont tenus dans un contexte spirituel et religieux particulier. La rencontre coïncidait en effet avec le « Korisu Day », soit le jour des salutations et de la réconciliation. Elle se tenait également alors que s’ouvraient les célébrations de Norouz (Nouvel An), correspondant cette année au premier jour du mois de ramadan.
Un Kazakhstan uni, ouvert sur le monde et fier de son identité
Dans un premier temps, le Président Tokaïev a insisté sur la nécessité de renforcer encore davantage l’unité du peuple. La bonne cohésion de la Nation est essentielle pour continuer d’aller de l’avant et assurer un meilleur avenir à tous. Pour ce faire, les élites dirigeantes et intellectuelles ont un rôle majeur à jouer. Respectées et écoutées par la population, elles se doivent de montrer l’exemple et d’être une source d’inspiration, en particulier pour la jeunesse.
Dans ce contexte, si les débats historiques sur les personnages et évènements qui ont fait l’histoire du Kazakhstan sont nécessaires, ceux-ci ne doivent pas constituer des facteurs de division. Le passé est un « tout », très souvent complexe, qu’il faut embrasser entièrement. Il serait hasardeux d’analyser des faits anciens sans prendre en compte leurs contextes particuliers. Aussi, le Président Tokaïev a souhaité que l’histoire du Kazakhstan soit un facteur d’unité et non de discorde. Il en est de même de la composition ethnique du pays, source de diversités et de richesses. En définitive, il appartient à chacun de savoir placer l’intérêt supérieur de la Nation avant ses intérêts personnels.
Ce dépassement de soi est nécessaire, en particulier au regard de la situation géopolitique actuelle qui se caractérise par de grandes tensions. Une personnalité peut symboliser cette capacité à prendre de la hauteur : Abish Kekilbayuly. Intellectuel, écrivain et homme d’État, il savait non seulement écouter, rassembler, conseiller, mais aussi inspirer ses interlocuteurs et lecteurs. Aujourd’hui, toujours selon le Président Tokaïev, Ilya Zhakanov peut aussi être cité en exemple. Actuel membre du Congrès National, il a acquis un grand respect, reposant tant sur la pertinence de ses analyses que sur ses prises de position équilibrées et nuancées.
Sur un autre point, toujours selon le Président, il faut se féliciter du développement de l’usage de la langue kazakhe. Progressivement, elle s’impose dans le monde des affaires, de l’innovation et des sciences. Les ouvrages dans cette langue sont également de plus en plus nombreux dans les librairies du pays. Cette réussite de l’essor de la langue kazakhe passe par l’éducation. Elle doit aussi beaucoup à l’investissement de la Communauté́ internationale « Qazaq Tili » (langue kazakhe) et au fonds de dotation du même nom (« Qazaq Tili »). Pour autant, il ne faut pas relâcher l’effort et demeurer vigilant.
Le Président Tokaïev s’est d’ailleurs inquiété des conséquences de l’usage inconsidéré d’Internet. Une grande partie de la population consomme aujourd’hui des contenus sans intérêt, en particulier sur les réseaux sociaux. Sur ce point, il faut protéger la jeunesse et lui inculquer le goût de la lecture. Pour ce faire, le dirigeant a rappelé sa volonté de voir la construction de bibliothèques modernes se multiplier au Kazakhstan. Il a aussi soutenu l’idée d’instaurer une journée nationale du livre. La lecture et donc la culture sont des leviers indispensables pour favoriser le développement du pays et permettre à la population nationale de se forger sa propre compréhension du monde.
De la même manière, les Kazakhstanais doivent s’approprier leur histoire et leur patrimoine culturel : le Kazakhstan n’est ni plus ni moins que le successeur direct de la prestigieuse civilisation nomade de la Grande Steppe. Son nom est associé à celui de la Horde d’or, héritière de l’immense empire formé par Gengis Khan. Cela doit être un élément de fierté et constituer un marqueur de l’identité nationale. Cette partie du monde, comme l’Empire romain d’ailleurs, n’a pas seulement été un modèle de construction de l’État, mais a aussi marqué durablement la vie des hommes dans leur organisation administrative comme dans leurs références culturelles.
À l’avenir, cette partie de l’histoire glorieuse du Kazakhstan va être encore mieux connue. Le Président Tokaïev a déjà souhaité la création d’un Institut pour l’étude de l’Ulus Jochi (Horde d’or). En outre, une nouvelle histoire du Kazakhstan est en préparation. Ce travail académique, en sept volumes, bénéficie de la participation des meilleurs spécialistes, dont l’historien russe Vadim Trepavlov, récemment décédé. Un documentaire dédié à la Horde d’or, son histoire et ses grandes figures est également en cours de réalisation. Sa large diffusion permettra de mieux faire connaître le pays et son passé.
Toujours selon Tokaïev, le Kazakhstan doit valoriser davantage ses paysages et ses sites naturels d’exception. En 2023, le pays a été élu membre du Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO. Un premier pas important a été fait avec les sites d’Altyn-Emel et de Barsakelmes qui figurent dorénavant sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Il faut engager d’autres actions similaires. Le plateau d’Oust-Ourt (Ustyurt) est une fierté nationale qu’il convient de faire connaitre plus largement. Cette zone désertique attire déjà de nombreux photographes à la recherche de clichés exceptionnels.
Le Président Tokaïev souhaite également que l’architecture et les monuments du pays soient mieux valorisés, incluant les mosquées souterraines. Situées à l’Ouest du Kazakhstan, elles ont participé à forger les traditions spirituelles qui sont aujourd’hui enracinées dans la population. La protection des sites abritant des pétroglyphes est également une nécessité, alors même que le pays en abrite de très nombreux. Enfin, le dirigeant a insisté sur le besoin de lutter contre le pillage culturel. Des découvertes précieuses sont aujourd’hui dans des collections privées au Kazakhstan et à l’étranger, ainsi que dans des musées du monde entier.
Cette situation anormale requiert un changement de la législation dans le domaine de l’archéologie. Il faut notamment des sanctions plus sévères pour les fouilles illégales. L’octroi des licences doit également être revu. S’agissant des objets historiques présents à l’étranger, il faut œuvrer à les faire revenir sur le sol du Kazakhstan. Si cela n’est pas possible, il faudra alors envisager de faire des répliques exactes pour les musées nationaux. Les membres du Mazhilis (Parlement) doivent travailler à résoudre ensemble ces différents points.
Dans le domaine religieux, le Président Tokaïev estime que le pays doit conserver son identité et ses spécificités. Elles reposent sur une pratique religieuse héritée de l’école hanafite, la plus ancienne des quatre écoles islamiques sunnites. Cet islam est celui de la majorité des peuples turcophones. A contrario, le dirigeant s’oppose à l’importation de modèles extérieurs, radicaux et sans lien avec la réalité de la société kazakhstanaise. Par exemple, se draper de noir va à l’encontre des racines spirituelles et de l’identité même du pays. C’est pourquoi le dirigeant insiste sur le besoin de défendre la souveraineté spirituelle du pays.
Comme les précédentes, cette action passe par l’apprentissage de l’histoire du Kazakhstan. Dans ce domaine, le Président a demandé qu’une attention particulière soit portée à la connaissance de Khoja Ahmed Yasavi qui a joué un rôle central dans l’établissement du soufisme et la diffusion de l’islam dans la Grande Steppe. Pour ce faire, il soutient la tenue d’un grand symposium incluant la présence d’universitaires nationaux et étrangers. Le dirigeant a également mentionné al-Farabi parmi les grands penseurs qui ont posé les bases préalables à la renaissance islamique, au développement de l’art et des sciences dans la région. Enfin, il a demandé que le mausolée de Khoja Ahmad Yasawi soit restauré comme il convient, tant au regard du caractère sacré de cette tombe que de son importance religieuse.
Dans le même temps, le Président a rappelé que le pays était une république laïque. Sous réserve que l’on respecte son identité et ses principes fondateurs, le Kazakhstan est un espace d’accueil et de tolérance pour toutes les formes d’enseignement, de croyance et de confession. La société kazakhstanaise croit au progrès, mais aussi à la dignité, aux droits et aux libertés de chaque être humain. De ce point de vue, certains archaïsmes doivent être dénoncés. Le dirigeant s’est exprimé en particulier contre l’oppression que des femmes connaissent et a dénoncé la pratique de l’enlèvement de la mariée (mariages forcés).
L’identité du pays se reflète également à travers ses symboles nationaux. Selon le Président, le drapeau du Kazakhstan et son hymne national répondent à ce besoin. Si le premier exprime le caractère unique et les idéaux du pays, le second présente ses valeurs et son esprit. Un travail est aussi mené pour mettre en valeur les spécifiés régionales. S’agissant des armoiries de l’État, le dirigeant s’est déclaré en faveur d’un changement afin qu’elles répondent davantage à la transformation du pays et qu’elles puissent être compréhensibles par tous. En ce sens, des débats pourraient être organisés puis un concours lancé.
Alors que les célébrations du 80ème anniversaire de la Grande Victoire approchent, le dirigeant a rappelé qu’il était important de se préparer à honorer la mémoire des héros du Kazakhstan. Le travail de recherche mené sur la participation du pays à ce conflit le plus sanglant de l’histoire progresse grâce au projet « Kazakhstandyk kaharman maydangerler » (les héros de première ligne du Kazakhstan). Lancé depuis trois décennies, sous la direction de Baktykozhi Izmukhambetov, il doit se poursuivre. Les noms des héros qui ornent les rues et certains quartiers, tels que Malik Gabdullin, Sabyr Rakhimov, Aliya Moldagulova et Manshuk Mametova, doivent continuer de vivre.
Enfin, pour distinguer les personnes méritantes, le Président a proposé de faire évoluer le système des récompenses d’État. Ainsi, il suggère d’attribuer les noms de trois combattants héroïques — Sagadat Nurmagambetov, Bauyrzhan Momyshuly et Rakhymzhan Koshkarbayev — aux différents degrés de l’ordre honorifique « Aibyn » qui est décerné aux personnels militaires et aux employés d’agences de sécurité.
Cinq combats à mener pour un Kazakhstan plus résilient
Pour aller de l’avant, le Kazakhstan doit se protéger des fléaux qui peuvent fragiliser la société. Ils sont notamment le fruit de la mondialisation et de l’essor des nouvelles technologies. Selon le Président Tokaïev, le pays fait face à cinq menaces prioritaires. La première est la drogue avec une consommation qui progresse chez les plus jeunes. Il est nécessaire que la législation évolue pour mieux prendre en compte ce phénomène et punir ceux qui profitent de ce trafic comme les producteurs, les passeurs, les vendeurs et les facilitateurs. Dans un autre domaine, le Parlement examine un projet de loi qui pourrait criminaliser l’importation, la production et le trafic de dispositifs de vapotage. Un sujet de préoccupation qui avait été évoqué par le Président lors du précédent Kurultai (2023).
L’addiction au jeu est un autre problème majeur pour la société kazakhstanaise. Près de 400 000 personnes sont des clients réguliers des casinos et des salles de paris, soit l’équivalent d’une grande ville du pays. En raison de l’endettement, cette forme de dépendance détruit des familles et pousse vers la criminalité. Des personnes se donnent également la mort. Avec l’accessibilité des jeux d’argent en ligne, les jeunes sont touchés par ce fléau. En 2023, les autorités compétentes ont bloqué plus de 4 000 sites web suspectés d’être des casinos en ligne. Face à ce défi, le Président a mentionné l’initiative du parti Amanat grâce auquel un projet de loi a été préparé et est en cours d’examen par le Parlement.
Le troisième problème rencontré par le Kazakhstan est la banalisation de la violence avec son lot de brimades et d’agressions. Selon le dirigeant, la cruauté est devenue monnaie courante. Une partie de la population est aujourd’hui prête à passer à l’acte et à insulter, humilier et frapper une personne. Par conséquent, il faut parler ouvertement de ce mal et y trouver des réponses. Chacun doit se sentir en sécurité chez lui comme dans l’espace public. Il faut que l’État de droit et l’ordre public prévalent. Il faut également que le Kazakhstan fasse émerger une génération de citoyens dotés d’une conscience morale élevée.
Un autre facteur de préoccupation est le vandalisme, avec une dégradation croissante des biens publics et privés, mais aussi du patrimoine culturel. Cette destruction gratuite est inexcusable. Elle est le fruit de personnes mal élevées et incultes. Chaque citoyen vivant dans un pays civilisé doit protéger son environnement, sa propriété comme celle d’autrui. Certains pays sont de vrais modèles en matière de respect. Peuvent être cités le Japon, la Corée du Sud, la Chine et Singapour.
Le cinquième et dernier fléau est le gaspillage. Pour le Président Tokaïev, il comprend une dimension matérielle, mais aussi spirituelle. Le Kazakhstan souffre d’un déficit en matière de conservation et de préservation de l’eau. Or, cette ressource est critique, d’autant plus que le pays est déjà confronté à des pénuries. La résolution rapide de ce problème est vitale. Dans le même temps, le Président a insisté sur le fait que chacun devait se concentrer à réaliser des actions utiles, qu’il s’agisse de travailler à s’améliorer soi-même ou encore d’œuvrer au développement du pays.
Les intellectuels, les médias et les organisations non gouvernementales doivent aider à lutter contre ces fléaux. C’est le devoir de chaque citoyen et de la société tout entière. Il y va de l’avenir de la Nation. Le Kurultai national participe également à cet élan en fixant de grands caps qui doivent permettre d’améliorer la qualité de vie de chacun et de favoriser l’émergence d’opportunités pour que chaque citoyen puisse se réaliser et exploiter son plein potentiel.
Un Kazakhstan dynamique et attractif via quatre initiatives majeures
L’économie joue un rôle important dans le développement d’un pays. C’est pourquoi le Président Tokaïev souhaite lancer plusieurs grands projets qui seront autant de leviers de croissance. Pour ce faire, il a demandé à son gouvernement de mettre en œuvre quatre initiatives dès cette année dans le domaine des infrastructures.
Le premier chantier porte sur la rénovation complète de 55 sources de chaleur existantes ainsi que sur la modernisation d’au moins 6 500 kilomètres de réseau. Ces travaux permettront d’améliorer la qualité et la fiabilité des services publics, tant pour les citoyens que pour les entreprises.
La seconde initiative porte sur l’accès au logement. Cela suppose la possibilité d’obtenir des prêts, mais aussi l’existence de biens à acquérir. La construction de logements supplémentaires va non seulement redynamiser le secteur du bâtiment, grand pourvoyeur d’emplois, mais aussi permettre d’accéder à la propriété pour de nombreuses personnes.
Le troisième chantier concerne le réseau routier qu’il faut reconstruire ou bien développer davantage. Des travaux seront réalisés sur au moins 12 000 kilomètres d’autoroute. Il s’agit d’améliorer l’accessibilité aux agglomérations pour y favoriser l’activité commerciale ainsi que la mobilité des personnes et des biens.
Le quatrième projet concerne l’accès au gaz naturel des villes. Pour ce faire, au moins 1 700 kilomètres de réseau vont être modernisés. Cela permettra à plus de 300 000 personnes d’y avoir accès. Le Président Tokaïev a insisté sur le fait que l’ensemble de ces initiatives devait profiter aux entreprises locales et nationales.
Enfin, le dernier chantier doit faire du Kazakhstan l’un des principaux centres de transit d’Eurasie. Fruit d’une coopération avec la Chine, l’ouverture du centre de transport et de logistique de Xi’an y participe déjà (fret ferroviaire). Pour atteindre l’objectif, le dirigeant a déclaré qu’il fallait développer de manière cohérente les couloirs de transit qui traversent le pays, construire des centres logistiques et des entrepôts, développer le réseau ferroviaire et le transport maritime. Ces investissements permettront au Kazakhstan de tirer parti de sa situation géographique centrale au profit de son développement économique.
Naturellement, le domaine des technologies de l’information et du numérique est un autre levier prometteur de croissance identifié par le Président. D’ici à la fin de l’année, le Kazakhstan prévoit de se doter d’un supercalculateur et d’un data center. En outre, un nouveau corridor numérique va être construit entre l’Europe et l’Asie avec la pose d’une fibre optique au fond de la mer Caspienne. Le Président a mis en avant le nouveau centre d’innovation de KTZ dont les réalisations profitent à la compétitivité du secteur privé, en améliorant la productivité et en réduisant les coûts.
L’État a également un rôle à jouer pour favoriser le développement économique du pays. Il lui faut travailler à réaliser des économies. Un travail est actuellement mené sur ses recettes et ses dépenses. Les agences gouvernementales doivent également faire l’objet de contrôle. Il faut éviter la dispersion des ressources financières. Les budgets doivent aller là où c’est le plus urgent et le plus important au profit du Kazakhstan.
Enfin, le secteur privé doit aussi contribuer à l’essor économique du pays. L’esprit d’entreprendre est nécessaire et le Président a rappelé l’importance qu’il accorde depuis très longtemps à une économie de marché ouverte. Selon lui, il convient toutefois que les entrepreneurs et hommes d’affaires soient conscients de leurs responsabilités vis-à-vis de la société. S’agissant de certaines grandes entreprises, le dirigeant a déclaré qu’il convient de changer leur manière de penser leurs relations avec l’État. Ce dernier ne peut être le juge ou la solution à tous leurs problèmes.
Les valeurs qui déterminent le Kazakhstan
Pour le Président Tokaïev, la Nation doit se tourner résolument vers l’avenir avec confiance et prendre la place qui lui revient dans la communauté internationale. Pour se faire, le pays doit se débarrasser de ses complexes, de certains préjugés et s’appuyer sur des valeurs clefs.
Celles-ci sont tout d’abord l’indépendance et le patriotisme. Préserver et accroitre les acquis de l’indépendance est primordial. Cela passe par les efforts d’un État juste et de citoyens responsables et patriotes. Pour le Président, il faut être prêt à défendre les intérêts nationaux et la souveraineté du Kazakhstan dans un monde ou la loi de la force tend à prendre le pas sur la force de la loi. Dans ce contexte d’incertitude et de complexité, il est nécessaire de disposer d’une capacité d’analyse de la situation et des conséquences des évènements sur les intérêts du pays.
Dans le monde des relations internationales, le Kazakhstan n’est pas isolé. Le pays reste attaché à la coopération bilatérale et multilatérale. De fait, il croit au dialogue et à la diplomatie. Dans ce contexte, sa priorité est de soutenir les processus d’intégration dans les régions de l’Eurasie et de l’Asie centrale. De la même manière, il encourage la coopération entre les pays turcophones.
Les autres valeurs proposées par le Président sont l’unité et la solidarité. Le Kazakhstan est une maison commune à tous ses habitants. De fait, chacun doit considérer le destin de la Nation comme son propre destin. En outre, chacun doit savoir que l’État et la société sont prêts à soutenir ceux qui ont besoin d’aide.
Il faut ajouter à toutes ces valeurs la justice et la responsabilité. Selon les mots du Président Tokaïev, la justice est avant tout une distribution équitable des droits et des responsabilités. L’un et l’autre sont des concepts indissociables, la justice n’existant pas sans responsabilités. Ces deux valeurs constituent la boussole morale de l’État.
Les autres valeurs essentielles du Kazakhstan sont la loi et l’ordre. Le Président a rappelé qu’il y a de l’ordre là où il y a de la discipline. La discipline est également un facteur de sécurité. Les trop nombreux accidents de la circulation dans le pays le montrent bien. A contrario, elle peut sauver des vies comme l’organisation remarquable de certaines écoles a pu le montrer lors du récent tremblement de terre à Almaty.
Le travail et le professionnalisme sont aussi des valeurs importantes. La jeunesse doit se former et tirer parti des opportunités. Selon le Président, certaines bourses d’études ne sont pas utilisées, ce qui est naturellement préjudiciable. Des emplois ne sont pas pourvus alors que les besoins sont là. L’éducation doit être une exigence personnelle pour acquérir une autonomie, mais aussi collective. Elle est l’une des conditions nécessaires au développement de la Nation. Les jeunes doivent également avoir le goût de l’aventure, après tout, ils sont les descendants d’illustres nomades.
Enfin, les valeurs de création et d’innovation sont cruciales pour la compétitivité du pays, en particulier dans un monde en mutation rapide. Or, le Kazakhstan est riche en talents, grâce à sa politique publique favorable à l’éducation, à l’art et aux sciences. C’est ce capital humain qui va permettre de réaliser toutes les grandes transformations lancées. Selon le Président, l’industrie créative kazakhstanaise gagne en notoriété. À l’avenir, son cinéma, sa musique et sa littérature, par exemple, gagneront encore en visibilité à l’échelle régionale et mondiale, tout en contribuant à l’essor économique du pays.
Toutes ces valeurs citées par le Président sont présentes dans le concept d’« Adal Azamat » (citoyen responsable). Elles doivent être inculquées à la jeune génération. Selon le dirigeant, si chaque citoyen suit les idéaux du concept « Adal Azamat », il sera possible de construire une société́ juste. « Personne responsable – Travail honnête – Succès mérité́ », ce sont des concepts inséparables qui sont la clé de la construction d’un État progressiste. En suivant ces fondamentaux idéologiques, le Kazakhstan sera en mesure de s’assurer une place digne de ce nom dans ce 21e siècle extrêmement dynamique et imprévisible.
Le Kurultai national, outil au service de la transformation profonde du Kazakhstan
Au fil de ses rencontres, le Kurultai national s’est imposé comme un outil performant au service du développement de la Nation. Ses membres forment dorénavant une équipe unie et efficace. Ils expriment de nombreuses idées nouvelles, font des suggestions d’amélioration et mettent en œuvre les initiatives souhaitées.
Dans ses propos conclusifs, le Président a mentionné la présence de représentants de la région d’Atyraou lors de la rencontre. Il a pointé leur inquiétude quant à la situation écologique locale. Selon le dirigeant, il est nécessaire de moderniser les systèmes d’approvisionnement en eau et d’évacuation des eaux usées de la zone. Leur très mauvais état provoque la pollution de la rivière Zhaiyk. Le tri et le recyclage des déchets posent également des difficultés à la région. Le gouvernement et l’Akimat (gouvernement local) ont reçu pour instruction de résoudre ses problèmes. Le Président y veillera personnellement.
Enfin, le Président a déclaré que l’organisation d’évènements majeurs dans les régions revêt une grande importance. Ces grandes rencontres contribuent à donner un nouvel élan au développement des régions. Aussi, cette pratique doit se poursuivre. D’ailleurs, la quatrième réunion de la Kurultai nationale se tiendra l’année prochaine à Kokchetaou dans le Nord du pays.