Le Congrès américain, à travers un communiqué, publié le 5 décembre 2023, signé par Ben Cardin, le président de la commission des affaires étrangères, interpelle le Tadjikistan sur sa gestion des droits de l’homme. Ce dossier brûlant, illustrant la répression des manifestants pacifiques et des dissidents, sera au cœur d’une audition cruciale, suscitant un vif intérêt international.
Le Congrès américain s’inquiète du respect des droits de l’homme au Tadjikistan
Dans une missive adressée au président tadjik Emomali Rahmon, le président de la commission des affaires étrangères du Congrès américain, Ben Cardin, a demandé la cessation de la « répression transnationale » menée par le gouvernement tadjik. Publiée le 5 décembre, ce communiqué met en lumière des préoccupations graves concernant le traitement des manifestants pacifiques, des leaders communautaires et des minorités ethniques et religieuses, en particulier dans la province de Gorno-Badakhshan. le président de la commission des affaires étrangères du congrès américain, dénonce des cas d’arrestations arbitraires et d’actes de violence, y compris de torture et d’assassinat de journalistes et de dissidents politiques.
L’effet de cette lettre sur les dirigeants tadjiks reste à déterminer, le site web présidentiel tadjik ne mentionnant pas cette correspondance. Traditionnellement, les autorités tadjikes ont tendance à rejeter de telles critiques, arguant agir conformément à la loi tadjike. Cependant, la réalité sur le terrain, illustrée par les procès opaques et les emprisonnements massifs de militants du GBAO et de journalistes, révèle une répression intense et une détérioration des droits de l’homme.
Le Tadjikistan, responsable d’un tiers des cas de répression transnationale mondiaux
L’audition de la commission des affaires étrangères du Congrès américain, prévue ce mercredi 6 décembre, s’annonce comme un événement crucial. Elle se concentrera sur la « Répression transnationale : les pouvoirs autoritaires ciblent les dissidents à l’étranger », avec une attention spéciale portée au Tadjikistan. Des experts, dont Michael Abramovic de Freedom House et le journaliste d’investigation Hristo Grozev, y participeront. Selon les recherches de Freedom House, le Tadjikistan serait impliqué dans un tiers des cas mondiaux de répression transnationale physique. Cette session est perçue comme un message fort des États-Unis contre les violations des droits de l’homme au Tadjikistan, marquant un possible changement dans les relations entre les deux pays et l’influence américaine dans cette région.
Au-delà de la dimension politique, cet événement souligne le rôle essentiel des organisations internationales de défense des droits de l’homme. Ces dernières ont vigoureusement critiqué la dégradation des droits de l’homme au Tadjikistan, en particulier à travers des procès secrets et des peines sévères contre des militants et journalistes. En dépit de ces condamnations, les appels de la communauté internationale semblent être restés sans effet. Ben Cardin, a également souligné que le renforcement des droits de l’homme et de l’État de droit pourrait offrir au Tadjikistan des avantages à long terme, tels que l’augmentation des investissements étrangers, du tourisme et des échanges commerciaux.