Pénurie d’eau : le Kazakhstan prend le problème à bras-le-corps
pénurie d'eau

Les agriculteurs kazakhs sont invités à économiser de l’eau. Les infrastructures seront rénovées afin de minimiser les fuites. Enfin, une tarification majorée sera mise en place pour les gros consommateurs d’eau, a fait savoir le président Kassym-Jomart Tokaïev dans un message adressé au peuple kazakh à l’occasion de l’ouverture de la session ordinaire du parlement du Kazakhstan le 1er septembre 2023.

Gérer les sources d’eau en Asie centrale, une question de diplomatie

« Le problème de la disponibilité et de la qualité des ressources en eau reste d’actualité. Compte tenu de la tendance à la croissance démographique et économique, le déficit en eau au Kazakhstan pourrait atteindre 12 à 15 milliards de mètres cubes d’ici 2040. Notre pays dépend des ressources des sources d’eau transfrontalières. Les rivières et les canaux d’Eurasie sont un bien naturel commun destiné à unir les peuples et les économies. Nous devons toujours faire preuve de compréhension et trouver un consensus mutuellement bénéfique avec nos voisins et amis sur cette question. C’est pourquoi la poursuite d’une politique de l’eau équilibrée et la résolution des problèmes d’utilisation transfrontalière de l’eau sont les tâches les plus importantes du gouvernement », a déclaré le chef de l’État.

Remplacer les infrastructures vieillissantes et mettre en place des technologies pour minimiser les fuites

Le président a également noté que les agriculteurs et les industriels ont besoin d’analyses et de prévisions de qualité sur l’eau. Cela concerne à la fois les approvisionnements annuels et les perspectives à moyen terme. « Il est donc nécessaire de planifier à l’avance. En même temps, il est important de traiter les ressources en eau intérieures avec sagesse. Le processus d’introduction de technologies permettant d’économiser l’eau est extrêmement lent, et il n’existe pas de culture de consommation responsable de l’eau. Dans certaines régions, les pertes dans l’agriculture, un des principaux consommateurs d’eau, atteignent 40%. L’usure réelle des installations hydrauliques dépasse les 60%. Les mesures les plus décisives et les plus rapides sont nécessaires pour remédier à la situation », a déclaré Kassym-Jomart Tokaïev.

« L’introduction de technologies avancées d’économie d’eau devrait être accélérée – jusqu’à 150.000 hectares par an. Il est nécessaire de résoudre le problème de l’accumulation des eaux de fonte et des pertes lors de leur transfert, car il s’agit de notre réserve interne. À cette fin, nous devons construire 20 nouveaux réservoirs et reconstruire au moins 15 réservoirs existants, moderniser et numériser au moins 3.500 km de canaux. Il s’agit de fournir environ deux km cubes d’eau supplémentaires d’ici 2027 », a annoncé Kasym-Jomart Tokaïev.

Par ailleurs, le chef de l’État a indiqué que le Service hydrogéologique national serait reconstitué au sein du ministère. « L’ensemble du système de gestion de l’eau du pays, y compris les entreprises clés Kazvodkhoz, Nurinsk Group Water Supply et d’autres, sera réformé. D’une manière générale, l’ensemble du secteur devra être renforcé sur le plan matériel et, surtout, sur le plan humain. La pénurie croissante d’eau est un problème commun aux pays d’Asie centrale. L’utilisation rationnelle des ressources en eau, au même titre que l’énergie et les transports, peut devenir un autre élément important d’un nouveau modèle de coopération régionale. Je donne instruction au gouvernement de travailler de manière approfondie sur cette question avec les pays voisins », a ajouté le président.

Eau : vers un tarif majoré pour les gros consommateurs

« En même temps, nous ne pouvons pas nous passer d’une nouvelle politique tarifaire adaptée aux réalités actuelles. L’infrastructure obsolète fonctionne à la limite de ses capacités. La création d’une nouvelle infrastructure est la tâche du marché. Une consommation d’eau trop élevée équivaudra à une augmentation des tarifs. En un mot, il est nécessaire d’économiser l’eau par tous les moyens possibles. En même temps, le « marché noir » de l’eau doit être complètement éradiqué. L’eau est une ressource limitée, sa disponibilité est la clé de la survie des agriculteurs. Par conséquent, les violations dans ce domaine seront strictement réprimées et punies avec toute la rigueur de la loi. Les ressources en eau ne sont pas moins importantes pour notre pays que le pétrole, le gaz ou les métaux. Je pense qu’une agence indépendante devrait être chargée du développement efficace du système de gestion de l’eau. À cet égard, le ministère des ressources en eau et de l’irrigation sera créé », a conclu Kasym-Jomart Tokaïev.

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