Le Kirghizstan souhaite exploiter ses gisements d’uranium

Le gouvernement kirghiz a récemment proposé d’annuler le moratoire sur l’exploration et l’exploitation des gisements d’uranium et de thorium, un projet qui fait surface après des années de restrictions environnementales et sanitaires. Cette initiative survient dans un contexte de nécessité économique accrue, exacerbée par les conséquences du Covid-19 et des sanctions contre la Russie, principal partenaire économique du Kirghizstan.

Nouvelles perspectives économiques

Le parlement du Kirghizistan examine actuellement un projet de résolution du Cabinet des ministres visant à annuler l’interdiction de l’exploration et de l’exploitation des gisements d’uranium et de thorium. Cette proposition fait suite à l’adoption en 2019 d’une loi interdisant toute activité liée à l’exploration géologique de ces minerais, suite aux protestations contre l’exploitation de la mine de Kyzyl-Ompol.

Les responsables du projet argumentent que l’interdiction, bien que conçue pour protéger la santé publique et l’environnement, a aggravé les retombées économiques des crises internationales et nationales telles que la pandémie de COVID-19 et les sanctions contre la Russie, un important partenaire commercial. « Compte tenu des graves conséquences économiques des événements de 2020 à 2023, l’économie kirghize a un besoin urgent de nouvelles sources de revenus. L’extraction et l’exportation de ces minéraux, si elles sont effectuées dans le respect des normes écologiques, pourraient devenir des composants clés de notre économie », a déclaré un porte-parole du Cabinet des ministres.

Rendre cultivables les terres saturées d’uranium

L’annonce de la possible réouverture des mines a également été soutenue par le président Sadyr Japarov, qui a souligné les bénéfices potentiels tels que la création de plus de 1.000 emplois et l’assurance que 100% des profits iraient au budget national. Il a comparé le projet Kyzyl-Ompol au Kumtor, une autre grande exploitation minière du pays, soulignant son potentiel économique. Cependant, le président a également noté que les terres de Kyzyl-Ompol, saturées d’uranium et d’autres métaux, ne sont actuellement ni cultivables ni propices à la consommation d’eau. « Une fois que tout l’uranium et les autres métaux auront été extraits, la terre deviendra enfin propre », a-t-il affirmé lors d’une interview avec l’agence de presse d’État Kabar, encourageant les citoyens à ne pas craindre les discussions sur l’uranium.

Cette initiative soulève des questions sur l’équilibre entre le développement économique et la préservation de l’environnement, notamment sur la manière dont les activités d’extraction seront réglementées pour minimiser l’impact écologique. Alors que le gouvernement met en avant les avantages économiques, les préoccupations environnementales et sanitaires restent au cœur des débats parmi la population et les observateurs internationaux.

Illustration www.freepik.com.

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