Traitements de Tadjiks en Russie : les deux ministres des Affaires étrangères se sont parlé

Le 30 avril 2024, Sirajiddin Muhriddin, le ministère des Affaires étrangères du Tadjikistan, et son homologue russe, Sergueï Lavrov, se sont parlé au téléphone. Cette conversation, initiée par la Russie, fait suite à une note de protestation délivrée par Douchanbé au sujet du traitement réservé à ses citoyens en Russie.

Mauvais traitement de Tadjiks en Russie : le Tadjikistan fait part d’une « sérieuse préoccupation »

Les ministres des Affaires étrangères du Tadjikistan et de Russie se sont finalement parlé de vive voix du traitement réservé aux ressortissants tadjiks en Russie, en particulier aux postes frontières. Et, comme cela arrive souvent avec la Russie, les deux pays ont émis des communiqués très divergents au sujet de cet entretien.

Selon le ministère des Affaires étrangères du Tadjikistan, l’échange a porté sur « la grave situation » des citoyens tadjiks en Russie, exacerbée par les « mesures sévères » prises par les autorités russes. Sirajiddin Muhriddin a par ailleurs exprimé une « sérieuse préoccupation » face aux attitudes négatives et aux violations des droits des Tadjiks en Russie, des actions qui contreviendraient aux principes des relations bilatérales, censés être basés sur l’amitié, la coopération et l’entraide, en vertu des accords de 1993 et 1999.

Des accusations de discrimination côté tadjik et des assurances côté russe

Durant cette conversation téléphonique, Sergueï Lavrov a tenté de rassurer son interlocuteur en décrivant les mesures anti-terroristes en cours comme étant temporaires et non ciblées sur une nation ou une religion en particulier. Toutefois, le ministre tadjik a contre-argumenté en soulignant l’incompatibilité de cette affirmation avec la réalité sur le terrain, où les actions négatives semblent exclusivement dirigées contre les Tadjiks. Selon les informations d’Asia Plus, sur les 3.101 Tadjiks ayant atteri dans dans le seul aéroport Vnukovo de Moscou (qui en compte quatre) du 26 au 30 avril 2024, 643 ont été déportés, après plusieurs jours de détention dans des conditions atroces. S’y ajoutent 117 Tadjiks pour lesquels une mesure d’éloignement a été prononcée mais pas encore exécutée.

Le dialogue a mis en exergue les tensions sous-jacentes entre les deux nations et a soulevé des questions sur la possibilité d’atteindre une entente. Malgré les assurances de Sergueï Lavrov, le scepticisme reste élevé quant à la résolution de ces tensions et l’impact potentiel sur les relations entre les deux pays.

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