Kazakhstan : l’emploi de ressortissants russes en tant que professeurs inquiète
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Le débat sur l’emploi de professeurs russes dans les écoles du Kazakhstan prend de l’ampleur alors que des écoles, où le russe est la langue d’enseignement, se préparent à ouvrir leurs portes dans le sud du pays. Les responsables gouvernementaux et les députés se prononcent sur la légalité et l’impact de cette initiative.

Professeurs russes dans les écoles kazakhes : le député Askhat Aymagambetov n’y voit pas de problème

Alors même que la Russie est en train de mener sa guerre d’agression contre l’Ukraine, le ministre kazakh de l’Éducation, Gani Beisembayev, a évoqué la possibilité d’ouvrir des écoles russophones dans le sud du Kazakhstan, où des ressortissants russes travailleraient comme professeurs. Face aux craintes comme quoi ces individus diffusent la propagande russe devant des écoliers kazakhs, le député kazakh Askhat Aymagambetov a défendu cette initiative, rapporte l’agence Kazinform.

« Il faut poser la question différemment. Est-ce que les citoyens étrangers peuvent travailler au Kazakhstan ? Cette norme est spécifiée dans le Code du travail. Vous pouvez le voir vous-même. Au Kazakhstan, des étrangers travaillent dans différents secteurs. Si les citoyens étrangers travaillent conformément à la loi et répondent aux exigences, alors le ministère doit prévoir cette norme dans ses actes normatifs et juridiques », a fait valoir le député.

Le député a également souligné que l’embauche de citoyens étrangers pour enseigner dans des écoles privées était légale, citant l’exemple des « écoles intellectuelles Nazarbaïev », où des ressortissants américains et français travaillent en tant que professeurs. Il a par ailleurs réadressé les journalistes au ministère de l’Éducation pour obtenir des réponses à leurs questions.

Pour le ministre de l’Éducation, l’emploi de ressortissants russes est justifié par la pénurie de professeurs

Quant au ministre de l’Éducation, Gani Beisembaïev, il justifie l’emploi de ressortissants russes en tant que professeurs dans le sud du Kazakhstan en mettant en avant la pénurie d’écoles dans cette région. Il a rappelé que, par pénurie de professeurs et de locaux, certaines écoles fonctionnent sur le principe de trois roulements : une partie des élèves viennent tôt le matin, d’autres l’après-midi, et d’autres encore le soir. Il a mis en avant l’importance de soutenir la construction d’écoles dans ces régions et a déclaré que toutes les écoles devraient fonctionner conformément aux normes gouvernementales.

« Nous développons le multilinguisme. Nos enfants doivent être compétitifs. Aucun parent ne s’oppose à ce que leurs enfants parlent plusieurs langues. Par conséquent, il n’y a aucune crainte que l’ouverture d’écoles françaises ou d’autres écoles étrangères ait un impact négatif sur la politique », a déclaré le ministre.

Le ministre a également précisé que les écoles russophones prévues dans les régions de Turkestan, de Kyzylorda et de Zhambyl emploieraient principalement des enseignants kazakhs, mais qu’il serait possible de faire appel à des enseignants russes pour l’enseignement approfondi de la langue russe. Cependant, les matières telles que la langue kazakhe, la littérature et l’histoire resteront enseignées par des professeurs kazakhs, conformément aux normes gouvernementales.

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