Dans le contexte complexe de l’Asie centrale, l’Ouzbékistan et l’Afghanistan ont récemment marqué un tournant significatif dans leurs relations bilatérales, notamment dans le domaine du transport ferroviaire. Le 8 novembre 2023, une rencontre cruciale s’est tenue à Hairatan, en Afghanistan, entre Z. Narzullayev, président du conseil d’administration des chemins de fer ouzbeks, et Bakht-ar-Rahman Sharafat, chef du département des chemins de fer afghans. L’objectif principal était de discuter de la coopération dans le domaine du transport ferroviaire, en particulier la reconstruction et la modernisation de la ligne ferroviaire Hairatan – Naibabad – Mazar-i-Sharif.
Cette ligne, qui s’étend sur 75 kilomètres, représente la première phase d’un vaste réseau ferroviaire prévu dans le nord de l’Afghanistan et au-delà, incluant des liaisons avec Herat, le Tadjikistan et le Pakistan. Elle vise à améliorer considérablement la connectivité interne et internationale de l’Afghanistan, en s’inscrivant dans la Stratégie de Transport et le Plan d’Action de la Coopération économique régionale en Asie centrale (CAREC). L’élargissement de cette ligne est essentiel pour augmenter la capacité de transport, quadrupler la capacité de traitement aux frontières, et favoriser le commerce régional et l’aide humanitaire à l’Afghanistan.
Au-delà de l’aspect purement logistique, cette initiative revêt une importance stratégique majeure. Hairatan, qui est déjà le port sec et fluvial le plus important d’Afghanistan, traitant près de la moitié des importations totales du pays, se trouve face à des infrastructures insuffisantes pour gérer le volume croissant du commerce et de l’aide humanitaire. L’extension de cette ligne ferroviaire jusqu’à Mazar-e-Sharif, avec l’aide de l’Allemagne et le soutien de la Banque asiatique de développement, vise à éliminer des goulots d’étranglement critiques et à renforcer le rôle de l’Afghanistan en tant que route de transit naturelle vers les ports du Pakistan et de la Caspienne.
La réunion entre l’Ouzbékistan et l’Afghanistan, marquée par la présence de hauts représentants des deux pays, s’est concentrée sur le renforcement des relations économiques et l’encouragement des investissements mutuels. Cette collaboration est perçue comme une évolution positive dans une région souvent éclipsée par les conflits et les bouleversements politiques. Elle englobe divers domaines de coopération, allant des chemins de fer et des transports à l’agriculture et à l’éducation, reflétant la volonté des deux pays de surmonter ensemble les défis régionaux.