Mercredi dernier, le Turkménistan a ravivé l’idée de construire un gazoduc reliant ses vastes champs gaziers à l’Europe, alors que les pays occidentaux cherchent à combler le vide laissé par le gaz russe. Cette initiative n’est pas nouvelle, la notion du gazoduc Trans-Caspien étant discutée depuis les années 1990, sans jamais se concrétiser en raison d’obstacles logistiques.
Lors d’un forum énergétique à Ashgabat, le leader turkmène, Serdar Berdymukhamedov, a exprimé l’intérêt renouvelé de son pays, doté des quatrièmes plus grandes réserves de gaz au monde, pour le lancement de nouveaux projets. Il a mis en avant le gazoduc Trans-Caspien comme un méga-projet prometteur pour acheminer le gaz naturel vers les pays européens.
Cependant, ce pipeline, qui traverserait la mer Caspienne pour rejoindre un terminal existant en Turquie, a rencontré l’opposition de la Russie, ainsi que des interrogations quant à sa rentabilité. Bien que le Turkménistan expédie la majorité de ses exportations de gaz vers la Chine, l’intérêt croissant des pays européens pour réduire leur dépendance envers la Russie, surtout après le conflit en Ukraine, ouvre une nouvelle avenue de discussion.
Cette relance des discussions sur le gazoduc Trans-Caspien intervient dans un contexte géopolitique et énergétique complexe. Les tensions entre l’Europe et la Russie concernant les approvisionnements en gaz, exacerbées par les conflits récents, mettent en lumière la nécessité d’explorer des alternatives. Le Turkménistan, avec son potentiel gazier considérable, se positionne ainsi comme un acteur clé dans l’équation énergétique de l’Europe.
La réalisation du gazoduc Trans-Caspien pourrait rebattre les cartes de la géopolitique énergétique dans la région, offrant à l’Europe une source alternative de gaz, tout en renforçant la position du Turkménistan sur l’échiquier énergétique mondial. Cependant, les défis logistiques et politiques demeurent, nécessitant une volonté politique forte et une collaboration régionale pour voir ce projet ambitieux se concrétiser.