Les autorités turkmènes accentuent leur combat contre la vente de cigarettes qu’elles veulent éradiquer d’ici 2025. Les raids récents ont entraîné la disparition des cigarettes des étals des magasins privés à Türkmenbaşi.
Turkménistan : des mesures draconiennes contre la vente de tabac
Le commerce des produits du tabac reste dans le collimateur du gouvernement turkmène. À Türkmenbaşi, à la suite d’une série de raids, les cigarettes ont disparu des étalages des magasins. Des enseignes privées telles que « Gyulalek », « Edi Gun », « Ashgabat », « Shanly », « Bahar » et « Chinar », autrefois fournisseurs de différentes marques de cigarettes, ont dû cesser complètement la vente de produits du tabac. Un correspondant de la radio Azathabar, le service turkmène de Radio Liberty, rapportait ce 26 octobre 2023 : « Ils ont inspecté les magasins de telle manière qu’ils ont trouvé toutes les cigarettes, lesquelles ont été confisquées. Les propriétaires des boutiques ont été contraints de payer une lourde amende ».
Les restrictions croissantes sur la vente et la consommation de cigarettes ont conduit à une demande accrue pour les cigarettes turkmènes. Les autorités ont commencé les raids à Türkmenbaşi plus tôt cette semaine, ciblant les boutiques vendant des produits du tabac. À l’heure actuelle, les cigarettes sont disponibles uniquement dans les magasins d’État et sont vendues en quantité très limitée (un à deux paquets par personne). Depuis que le gouvernement a annoncé son intention d’éliminer complètement le tabagisme d’ici 2025, ce qui vaut également pour les cigarettes électroniques, la pression augmente périodiquement sur les fumeurs et les vendeurs.
Une politique qui ne fait pas l’unanimité malgré les résultats
Ce n’est pas un fait nouveau, dès 2016, le gouvernement turkmène a renforcé sa lutte contre le tabagisme par le biais d’une réglementation très stricte sur la vente de tabac et de nombreuses interdictions pour les fumeurs. Seul le Ministère du Commerce et des Relations Économiques Extérieures déteint le droit de commercialiser le tabac au Turkménistan. Malgré les réticences d’une partie de la population, les mesures du gouvernement depuis le début des années 2000, date à laquelle a été mise en place l’interdiction de fumer dans un lieu public, semblent avoir fait leurs preuves, même si le marché noir perdure.Le Turkménistan est le pays qui affiche la plus faible proportion de fumeur par rapport à sa population : seuls 8% de sa population fument.
Si l’ensemble de ces mesures vises à préserver le santé des turkmènes, la réglementation liée au tabac est loin de faire l’unanimité auprès de l’ensemble de la population qui déplore le manque de suivi pour les personnes qui doivent arrêter de fumer du jour au lendemain. Pour un citoyen Un citoyen interrogé par Azatlyk estime que : « Quel que soit l’effort du gouvernement pour lutter contre le tabagisme, les actions sont unilatérales. Le gouvernement ne pense qu’à ses propres intérêts et non à ceux de son peuple. Il y a des gens qui fument depuis 50 ans et qui ne peuvent pas arrêter subitement. Ils ont besoin d’aide médicale, ainsi que de moyens spécifiques tels que les gommes à la nicotine, les comprimés et les patchs. Cependant, aucun de ces produits n’est disponible dans les pharmacies turkmènes. Les autorités abordent cette situation uniquement par des interdictions ».