Échange de données personnelles : le Kazakhstan et la Chine renforcent leur coopération
Chine

Le parlement kazakh a approuvé un projet de loi permettant l’échange de données personnelles avec la Chine. Cette décision, prise en septembre, vise à lutter contre la double nationalité et l’immigration illégale, mais elle soulève également des préoccupations quant à la protection des réfugiés venant de Chine.

Un accord pour renforcer la coopération bilatérale

Le 20 septembre 2023, les députés du Majilis, la chambre basse du parlement kazakh, ont donné leur aval à un projet de loi ratifiant un accord avec la Chine sur l’échange d’informations concernant leurs citoyens. Signé le 17 mai 2023 lors de la visite d’État du président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev en Chine, cet accord permet aux deux pays d’échanger des données, notamment sur les citoyens entrants, les violations des règles d’entrée et de séjour et sur les personnes naturalisées.

Le ministre de l’Intérieur du Kazakhstan, Yerzhan Sadenov, a souligné l’importance de ces informations pour combattre la double nationalité et endiguer les flux migratoires illégaux. Toutefois, il a ajouté que l’accord prévoit le refus d’exécuter les demandes en cas de « menace à la souveraineté, à la sécurité et en cas de contradiction avec la législation ».

Des préoccupations concernant la protection des réfugiés

Le Kazakhstan a déjà signé des accords bilatéraux similaires avec plusieurs pays post-soviétiques, tels que l’Azerbaïdjan, la Biélorussie, le Kirghizistan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan. Cependant, le cas de la Chine est particulièrement sensible. Le Kazakhstan est à la fois un pays de destination et de transit pour les réfugiés fuyant la Chine, notamment les Kazakhs ethniques et les Ouïghours cherchant à échapper aux persécutions dans le Xinjiang, décrit par le département d’État américain en 2021 comme une « prison à ciel ouvert ».

Le Kazakhstan, bénéficiant de crédits et de soutiens financiers de la Chine, ne peut pas garantir une protection totale à ceux qui fuient le Xinjiang. Au moins cinq Kazakhs ethniques ayant fui les persécutions des musulmans au Xinjiang attendent depuis des années la délivrance de la nationalité et des documents de voyage pour se rendre dans un pays tiers. Ces réfugiés rapportent que Pékin exerce des pressions sur leurs proches restés au Xinjiang, les poussant à retourner en Chine. À cela s’ajoute les déclarations d’organisations internationales qui affirment que les autorités chinoises auraient interné sans procès plus d’un million d’Ouïghours, de Kazakhs et autres musulmans.

Avec cette nouvelle coopération entre le Kazakhstan et la Chine, la question demeure : à quel point les droits et la sécurité des individus seront-ils préservés ?

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