Dans le cadre de la nouvelle politique linguistique du Kazakhstan, la maîtrise du kazakh sera désormais un critère essentiel pour intégrer la haute fonction publique. Cette décision s’inscrit dans une volonté plus large de valorisation de la langue nationale.
Une refonte de la politique linguistique en marche
Lors d’une table ronde organisée par l’Administration des Affaires du Président du Kazakhstan, des experts ont discuté de la manière d’élever le statut de la langue kazakhe. Erbol Tleshov, président du Comité de la politique linguistique du ministère de la Science et de l’Enseignement Supérieur, a annoncé que le gouvernement allait bientôt approuver une nouvelle « Conception de développement de la politique linguistique pour les années 2023-2029 ». « L’ancien programme est annulé, et il est remplacé par un nouveau. Depuis février 2023, plusieurs discussions ont eu lieu. Les principales directions ont été énoncées – transformer la langue kazakhe en langue de science et faciliter son enseignement », a-t-il déclaré.
Il a également ajouté que ce système d’éducation a été promu depuis 2006-2007. « Nous voulions l’ajouter au programme 2015, mais il a été exclu pour diverses raisons. Si cette initiative est intégrée au nouveau programme, un système global d’enseignement de la langue kazakhe sera créé, allant des classes élémentaires aux services publics. »
La maîtrise du kazakh ne sera obligatoire que pour les hauts fonctionnaires
Erbol Tleshov a également souligné qu’au sein du programme, des vocabulaires et des minima grammaticaux pour la langue kazakhe seront créés pour la première fois. « Dans le monde entier, les langues ont des vocabulaires et des minima grammaticaux. Ils définissent combien de mots sont étudiés dans chaque classe, quels sont leurs besoins. Ce besoin est déterminé par diverses exigences, par exemple la fréquence d’utilisation ou le sens des mots. Cette pratique n’était pas courante chez nous. C’est vrai que nos manuels scolaires ne fonctionnent pas. »
Il a expliqué que dans leurs livres, il existe des œuvres littéraires dont les mots ne sont pas prononcés quotidiennement ou n’utilisent pas la même grammaire. Avec le nouveau système, une approche communicative sera adoptée dans l’apprentissage de la langue.
Erbol Tleshov a indiqué que les élèves recevraient des certificats attestant de leur maîtrise de la langue kazakhe après avoir terminé les 9ème et 11ème classes (ce qui correspond, dans le système français, aux dernières classes du collège et du lycée). De plus, l’obtention de ce certificat sera une condition préalable à l’entrée dans la fonction publique. « Une autre innovation est l’exigence que les hauts fonctionnaires doivent connaître la langue nationale. Nous avons essayé de l’introduire pour tout le monde, mais il y avait des réticences. Au cours de la discussion, il a été décidé que seuls les hauts fonctionnaires, tels que le ministre, le vice-ministre, le gouverneur et le vice-gouverneur seront obligés de maîtriser la langue nationale », a ajouté le président du Comité.