Pâturages du Kirghizstan : un projet de revitalisation d’envergure

Le ministère de l’Agriculture du Kirghizstan a annoncé une initiative majeure pour mettre fin à la dégradation des pâturages. En 2023, il prévoit de semer des plantes pérennes sur 10.000 hectares de terres peu productives. Pour ce faire, « 94.490 kg de graines de pâturage seront distribués dans les régions concernées par la plantation, et 5 tonnes seront allouées pour la production de nouvelles graines de pâturage », fait savoir le ministère.

Les graines sélectionnées pour ce projet comprennent six variétés : Timofeevka, Kostréc, Éja collectée, Ray-grass, Avoine sauvage et Seigle. Il est à noter que le Kirghizstan possède environ 10 millions d’hectares de pâturages, dont 60% sont dégradés. Les semis débuteront au milieu de l’automne 2023, avec pour objectif de couvrir les 10.000 hectares. Selon le ministère, environ 250.000 hectares de pâturages nécessitent une restauration.

40% des terres de pâturage ne sont plus adaptés au bétail

Lors d’une réunion du groupe parlementaire « Ata-Jurt Kirghizstan » le 10 février 2023, Tamchybek Tyuleev, directeur du Département de mise en œuvre des projets du ministère de l’Agriculture, a présenté une conférence sur les projets internationaux visant à développer l’élevage et à améliorer la gestion des pâturages. Selon le fonctionnaire, « depuis les années 1990, 9 millions d’hectares de terres de pâturage restent sous contrôle de l’État. Cependant, des problèmes de gestion ont surgi, entraînant la dégradation des pâturages. 40% ne sont pas adaptés au pâturage du bétail car ce sont des terrains rocheux. Il reste donc 5,4 millions d’hectares, mais ils sont également sujets à la dégradation ».

Tamchybek Tyuleev a précisé que 3,2 millions d’hectares sont actuellement utilisés activement, mais qu’il est nécessaire de les diviser en zones d’utilisation hivernale et estivale. Selon les estimations du ministère, le nombre de têtes de bétail par hectare de pâturage au Kirghizstan dépasse le nombre optimal pour une utilisation normale. « Nous avons 6,2 millions de moutons, 1,7 million de bovins et 550.000 chevaux. Quand additionne tout cela, on voit bien que nos pâturages sont surutilisés », a acquiescé Askarbek Janybekov, le ministre de l’Agriculture.