Exportations kazakhes de blé : une expansion régionale en vue
exportations de blé

Le Kazakhstan prévoit d’accroître encore ses exportations de blé en 2023-2024. Les livraisons à destination de Chine notamment ont doublé.

Exportations de blé : le Kazakhstan cherche à diversifier ses marchés cibles

Le Kazakhstan a toujours été un acteur clé dans le secteur céréalier, et les données récentes ne font que confirmer cette position dominante. Au cours des six premiers mois de 2023, le Kazakhstan a exporté 4,1 millions de tonnes de céréales vers les pays d’Asie centrale et l’Afghanistan. Cette hausse est remarquable et témoigne d’une stratégie d’exportation robuste de la part du gouvernement kazakh.

Le ministère kazakh de l’Agriculture a récemment partagé ses prévisions concernant les exportations pour 2023-2024. Ces trois dernières années, les chiffres ont continué de grimper : 4,7 millions de tonnes en 2020, 5,5 millions en 2021, et 6,1 millions en 2022. Au regard de cette tendance à la hausse et de la situation actuelle des exportations, le ministère estime que le volume d’exportation pour 2023 ne devrait pas être inférieur à celui de 2022. Cela traduit une ambition soutenue et une confiance dans la capacité du pays à augmenter ses exportations.

De plus, il convient de noter que les exportateurs kazakhs cherchent à diversifier leurs marchés cibles. Une attention particulière est accordée aux pays du Caucase, notamment l’Azerbaïdjan. Les relations commerciales entre le Kazakhstan et l’Azerbaïdjan ont toujours été fructueuses, et cette nouvelle initiative s’inscrit dans la volonté de renforcer ces liens.

Moins d’un an après leur reprise, les exportations vers la Chine ont doublé

Le gouvernement kazakh tient à rassurer ses concitoyens sur le fait que ces exportations ne mettront en aucun cas en cause la sécurité alimentaire du pays. « Traditionnellement, chaque année, le Kazakhstan satisfait pleinement ses besoins en céréales, ainsi que ses exportations. En 2023, nous avons commencé à expédier du blé vers la République populaire de Chine. Il convient de noter, par exemple, que même en cas de mauvaises conditions météorologiques, la demande intérieure est pratiquement deux fois inférieure aux volumes de la récolte la plus faible. Cela permet d’assurer la sécurité alimentaire du Kazakhstan », a déclaré Alikhan Smailov, le Premier ministre du Kazakhstan, lors d’une réunion du gouvernement le 6 juin 2023.

En 2023, un accord a été conclu avec la Chine sur l’exportation de céréales kazakhes à raison d’un train par jour (après une interdiction de trois ans due à la pandémie de Covid-19). Grâce à cela, les exportateurs kazakhs ont pu reprendre leurs exportations de céréales vers la Chine. Ainsi, au cours du premier semestre 2023, plus de 100.000 tonnes de blé kazakh ont été exportées vers la Chine. Face au succès de ce programme, il a été décidé de doubler le volume (deux trains par jour désormais donc).

Le Kazakhstan est donc déterminé à consolider sa position en tant que puissance exportatrice majeure dans le secteur céréalier. Avec des prévisions prometteuses pour 2023 et une stratégie d’expansion régionale, l’avenir du secteur céréalier kazakh semble être sur une trajectoire ascendante.

Les producteurs de blé souhaitent diversifier les cultures

Paradoxalement, les producteurs de blé ne sont pas exactement enthousiastes vis-à-vis de cette stratégie visant à accroître les exportations de cette culture phare. « Nous devrions réduire la production de blé, réduire la superficie consacrée à la production de blé, mais travailler sur la productivité, c’est-à-dire augmenter les rendements afin que le coût de nos produits soit plus bas », déclarait Nurlan Ospanov, le président de l’Union des céréales du Kazakhstan, lors d’une table ronde sur les défis actuels de l’industrie céréalière le 2 août 2023.

Il a également indiqué que l’aide du gouvernement était nécessaire pour diversifier les cultures. « Les surfaces libérées doivent être consacrées à d’autres cultures, les plus demandées sur les marchés nationaux et étrangers. Mais pour que les producteurs de céréales puissent se diversifier, nous avons besoin, à un certain stade, d’un soutien systémique de la part du gouvernement, car la diversification implique d’abord des investissements dans d’autres équipements, dans d’autres technologies. Ces dépenses devraient être effectuées au stade initial avec le gouvernement sous la forme de subventions, de subventions à l’investissement etc. En ce qui concerne le blé, nous devons réfléchir à la manière dont nous passerons à d’autres cultures », a ajouté Nurlan Ospanov.

Illustration par aleksandarlittlewolf sur Freepik

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