Ouzbékistan : le comptage des mandats présidentiels repart à zéro
Les résultats préliminaires de la présidentielle en Ouzbékistan ont été annoncés : comme prévu, Shavkat Mirziyoyev, le président en exercice depuis 2016, s’est fait réélire pour un nouveau mandat, avec un score de 87,05%. C’est d’ailleurs quasiment le même score qu’il avait eu (88,6%) lors de la première présidentielle qui l’avait confirmé à la tête de l’État.
En 2023 aussi, Shavkat Mirziyoyev se fait élire pour la première fois en quelque sorte. Aussi paradoxal que cela sonne, du point de vue de la loi ouzbèke c’est pourtant le cas. Et pour cause : le 30 avril 2023, les Ouzbeks ont voté à 90,2% pour une nouvelle Constitution, qui permet au président de faire deux mandats consécutifs maximum. Et puisque l’élection présidentielle se passe sous une nouvelle Constitution, le comptage des mandats présidentiels repart à zéro.
Sous Shavkat Mirziyoyev, l’Ouzbékistan a connu un développement économique encourageant
La nouvelle Constitution porte par ailleurs la durée d’un mandat présidentiel de 5 à 7 ans. Ainsi, Shavkat Mirziyoyev pourra rester au pouvoir encore 14 ans, soit jusqu’en 2037.
Sous Shavkat Mirziyoyev, l’économie de l’Ouzbékistan connaît une croissance continue (5,7% en 2022, selon la Banque mondiale), et les économistes s’attendent à ce que l’afflux d’investissements privés se poursuive. En 2019, un parc informatique a été ouvert à Tachkent et, en avril 2022, face à l’émigration massive des Russes, l’Ouzbékistan a commencé à délivrer des visas spéciaux pour les investisseurs, les créateurs d’entreprise et les spécialistes des technologies de l’information. Toujours est-il que, malgré un certain « dégel » sous la présidence de Shavkat Mirziyoyev, la pression sur les médias s’est poursuivie, et les blogueurs sont désormais persécutés en masse. En 2023, l’Ouzbékistan s’est classé 137ème sur 180 dans le classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. Le pays a d’ailleurs perdu 4 points par rapport à 2023.