Fête de la musique : au Kazakhstan, la police s’explique sur la dispersion de musiciens
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Pour le chef des policiers kazakhs, la musique de rue est rarement source de tensions

Croisé dans les couloirs du Sénat, le président du Comité de la police administrative du ministère de l’Intérieur du Kazakhstan, Kaisar Sultanbaev, a été interrogé par un journaliste de Kazinform, l’un des plus importants médias kazakhs, au sujet des ordres qui ont été donnés aux policiers de disperser les musiciens jouant dans les rues des grandes villes du Kazakhstan. « La police poursuit les musiciens de rue, vous avez probablement été à l’étranger et vous avez vu que les musiciens sont la décoration de n’importe quel quai dans une ville. Les musiciens sont accusés d’activité entrepreneuriale illégale, en même temps, le commerce illégal spontané fleurit à proximité et ne se disperse pas », lui a rappelé le journaliste.

« Je dois dire tout de suite que je n’ai pas été à l’étranger. Sauf la Turquie, une fois. Quant aux musiciens, je pense que c’est faux [qu’ils soient dispersés]. Peut-être étaient-ils dispersés si quelqu’un s’en plaignait. Peut-être que quelqu’un habite à proximité, ils chantent fort, il y a des adultes qui se reposent et que ça les gêne. Peut-être y a-t-il eu des plaintes, et donc certaines mesures ont été prises. En plus, c’est impossible sur le pont, c’est un point d’infrastructure où circulent de nombreux véhicules. Si c’était pont piéton, alors il n’y aurait pas de questions. Permettez-moi d’étudier cette question, et vous pouvez me contacter plus tard, je vous donnerai la réponse sur ce cas précis, sur ce qui est arrivé », a répondu le chef des policiers.

La police kazakhe assimile les musiciens aux mendiants

Lorsque la police kazakhe demande aux musiciens de quitter les lieux, elle se base sur le nouveau Code des infractions administratives, entré en vigueur le 1er janvier 2015. Ce code est le premier à s’être doté d’un article relatifs à la « Politique dans les lieux publics ». Conformément à cet article, les mendiants, les diseurs de bonne aventure et les prostituées sont condamnés à une amende de 12.000 tenges (soit 33 euros) pour la première infraction, et une arrestation est prévue pour la seconde.

Les musiciens de rue, selon les forces de l’ordre, entrent dans la catégorie des « mendiants » au cas où ils disposeraient d’un étui à guitare pour gagner de l’argent. S’ils chantent simplement, divertissent les gens et donnent une bonne humeur de manière absolument désintéressée, alors, ce faisant, ils ne violent pas la loi.

À Astana, dans la célèbre rue piétonne d’Arbat, réaménagée en 2022, initialement prévue pour accueillir des musiciens de rue et autres amuseurs publics de toute sorte, un panneau d’avertissement a été installé : « Il est interdit de jouer des instruments de musique, d’exécuter des chants et des danses collectifs sur le territoire de la digue de la rivière Yesil ». À Almaty, dans la rue Panfilov, la principale rue piétonne de la ville, des musiciens viennent fréquemment aussi, et sont systématiquement interpellés par la police.

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