Visite de la Directrice générale de l’UNESCO au Kazakhstan : Nouvelles perspectives de coopération

La visite d’Audrey Azoulay, Directrice générale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), au Kazakhstan les 7 et 9 juin, a marqué une étape significative dans la collaboration entre le pays et l’organisation, a déclaré le Président Kassym-Jomart Tokayev lors de la récente réunion du Kuryltai national à Turkestan.

Lors de sa visite, Mme Azoulay a remis des certificats de confirmation au Président Tokayev pour l’inclusion des réserves naturelles de Burabay et Markakol, ainsi que de l’art musical et de marionnettes d’Orteke sur la liste de l’UNESCO. Cette visite était la première d’un responsable d’une organisation internationale influente dans le pays au cours des dix dernières années. Le Président Tokayev a souligné l’importance de cette reconnaissance pour la promotion du patrimoine naturel et culturel du Kazakhstan à l’échelle mondiale. Il a également appelé à poursuivre les efforts pour faire inscrire les traditions et sites uniques du pays sur la liste du patrimoine culturel immatériel.

La décision d’inclure le parc national de Burabay dans la région d’Akmola et la réserve naturelle d’État de Markakol dans la région de l’Est du Kazakhstan dans le Réseau mondial de réserves de biosphère de l’UNESCO a été annoncée lors de la 34e session du Conseil international de coordination du programme « L’Homme et la biosphère » de l’UNESCO, qui s’est tenue du 13 au 17 juin 2022 à Paris.

Le Kazakhstan compte actuellement 15 réserves naturelles inscrites au réseau national des réserves de biosphère de l’UNESCO, le plus grand nombre parmi les pays d’Asie centrale. Au total, il y a 748 réserves de biosphère dans 134 pays, dont 23 sites transfrontaliers. Par ailleurs, l’art traditionnel kazakh d’Orteke, mêlant théâtre, musique et marionnettes, a également été inscrit en 2022 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité lors de la 17e session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel à Rabat, au Maroc.

L’UNESCO a déjà reconnu les contributions des traditions kazakhes, telles que l’art de jouer du dombra, la pratique ancestrale de la chasse à l’aigle et le jeu de société national du togyzkumalak. Ces pratiques culturelles uniques ont trouvé leur place légitime parmi le patrimoine culturel immatériel. Au-delà de ses traditions vibrantes, le Kazakhstan regorge de merveilles naturelles et architecturales que l’UNESCO a reconnues en leur accordant le statut de patrimoine mondial. Parmi elles, le mausolée de Khoja Ahmed Yassawi à Turkestan, un chef-d’œuvre architectural datant du XIVe siècle, fait partie de la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2003, aux côtés de quatre autres sites du pays, dont les pétroglyphes de Tamgaly, la steppe de Saryarka et les lacs du nord du Kazakhstan.

Le Président Tokayev a exprimé son soutien à l’initiative visant à donner au mausolée de Khoja Ahmed Yassawi le statut de monument historique et culturel national. Le Kazakhstan travaille également avec les pays voisins pour présenter une demande transnationale d’inscription de plusieurs autres sites sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Outre le Kazakhstan, Mme Azoulay a également visité la République kirghize. Au cours de sa visite en Asie centrale, elle a appelé à une coopération régionale et multilatérale renforcée dans la protection des glaciers et la gestion de l’eau. Elle a également annoncé de nouveaux investissements de l’UNESCO dans la coopération scientifique en Asie centrale.

Depuis 2017, Almaty abrite un centre de recherche régional de l’UNESCO spécialisé dans la glaciologie. Ce centre réunit une vingtaine de chercheurs internationaux répartis dans quatre laboratoires thématiques : surveillance de la cryosphère, surveillance des ressources en neige et en glace, géocryologie et risques naturels. Mme Azoulay a souligné l’importance de la diplomatie scientifique et de la coopération pour résoudre le problème de l’eau, en insistant sur le fait que la paix mondiale dépend de l’eau. Les glaciers de la région ont diminué de 30 % au cours des 50 dernières années en raison des perturbations climatiques, augmentant ainsi les risques de catastrophes naturelles et menaçant les moyens de subsistance de nombreuses populations.

Face à cette situation, l’UNESCO a lancé en 2021 un nouveau programme scientifique régional pour cartographier les glaciers en Asie centrale, financé par plus de 6 millions de dollars provenant du Fonds d’adaptation. Ce programme vise à mettre en place un système d’alerte et de préparation des risques liés à la fonte des glaciers d’ici 2025 pour le Kazakhstan, la République kirghize, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan. Parmi les mesures envisagées, l’UNESCO prévoit de cartographier les zones les plus vulnérables afin de mettre en place des systèmes d’alerte précoce pour les populations exposées à un risque élevé de catastrophes naturelles, en particulier les ruptures de lacs glaciaires.

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