Une tendance surprenante s’installe en Ouzbékistan : malgré une adoption massive des cartes bancaires, des millions d’Ouzbeks préfèrent encore retirer des espèces. Comment expliquer ce paradoxe dans un contexte de modernisation accélérée du système financier ?
En Ouzbékistan, 27% des gens utilisent des espèces uniquement
En Ouzbékistan, près d’un tiers de la population continue de retirer des espèces pour régler ses achats, même si 94% des citoyens possèdent une carte bancaire. Cette donnée, révélatrice d’un pays en pleine transition, interroge sur la confiance numérique et les usages quotidiens dans ce pays d’Asie centrale en pleine transformation économique.
Pourtant, 27% affirment utiliser exclusivement des espèces, et 32% combinent espèces et cartes, soit 59% des répondants qui intègrent toujours le liquide dans leurs dépenses . L’écart entre possession et usage traduit un frémissement d’inertie, voire de défiance, dans la transition numérique.
Pourquoi préférer les espèces malgré la carte ? Quarante pour cent des utilisateurs évoquent le fait que leurs salaires ou prestations sont habituellement versés en espèces. L’argent liquide reste un instrument dominant de distribution du revenu. Trente‑cinq pour cent pointent du doigt un manque de confiance envers les solutions bancaires numériques. Une réserve culturelle, face à un univers perçu comme peu transparent ou risqué. Enfin, douze pour cent apprécient d’obtenir un reçu papier. Preuve de sécurité, de consigne ou simplement habitude ? L’usage du papier traduit une exigence de traçabilité dans un système encore orienté « preuve tangible ».
En Ouzbékistan, la banque, c’est avant tout pour l’épargne ou un prêt
Il faut dire qu’en Ouzbékistan, la banque est perçue avant tout comme un lieu d’épargne, ou bien de souscription d’un prêt. En effet, le montant des dépôts a doublé en cinq ans, tandis que les prêts ont plus que doublé. Néanmoins, seuls 20% possèdent un livret d’épargne. En revanche, 51% des clients ont un crédit en cours.
L’étude nous apprend par ailleurs que 63% des Ouzbeks choisissent leur banque pour la proximité géographique de l’agence. La préférence pour le contact humain prend le pas sur l’efficacité digitale, dans un système encore attaché à la relation de proximité.
Les Ouzbeks sont néanmoins demandeurs d’évolutions. Trente‑huit pour cent exigent des améliorations concernant les crédits, et 25% visent les paiements . Une demande forte pour une meilleure expérience numérique, synchronisée avec la possession massive de cartes bancaires.