Le 23 juin 2025, en Ouzbékistan, un décret présidentiel réactivait la fonction de chef de l’administration présidentielle, désormais confiée à Saïda Mirziyoyeva, fille de Shavkat Mirziyoyev, président de l’Ouzbékistan. Cette nomination marque un tournant dans l’histoire politique du pays.
Saïda Mirziyoyeva, une nomination aux clés de l’administration
Depuis août 2023, Saïda Mirziyoyeva occupait la position stratégique d’assistante présidentielle, rôle qu’elle exerçait depuis le réaménagement du cabinet présidentiel du 25 août 2023. En 2020, elle était à la tête du secteur Communication et information politique de l’Administration, puis directrice adjointe de l’Agence d’information et communication (2019–2020).
De nombreux médias étrangers y ont vu un contour dynastique : la réhabilitation d’un poste-clé et sa passation à la fille du chef de l’État évoquent un renforcement du pouvoir familial, sur fond de comparaisons avec les dynasties d’Asie centrale, notamment le Turkménistan. Une journaliste de Radio Liberty qualifie le geste de « préparation dynastique » , tandis qu’un analyste d’Eurasianet suggère que le président se réfugie désormais dans un cercle familial jugé plus loyal.
Un contexte politique sous tension : communication, sécurité, image
La promotion de Saïda intervient dans un climat chargé, marqué par une tentative d’assassinat en octobre 2024 contre Komil Allamjonov, allié étroit de Saida Mirziyoyeva, et suivie de condamnations jusqu’à 23 ans de prison en février 2025. Cette nomination répondrait à un enjeu de restauration de l’image du régime ouzbek, déjà amoindrie par le référendum de 2023 et des protestations en Karakalpakstan.
Saïda Mirziyoyeva : un profil académique et un espoir de démocratisation
Née le 4 novembre 1984 à Kokand, elle est diplômée de l’Université d’économie mondiale et de diplomatie de Tachkent, titulaire d’un master en droit obtenu aussi à Moscou, et détentrice d’un doctorat en sciences économiques. Sa carrière a été centrée sur la communication institutionnelle : directrice adjointe, puis vice-présidente du Fonds national des médias, poste occupé sous l’égide d’Allamjonov . Elle milite pour un système d’information repensé, défend le rôle des médias comme « pont de confiance » entre l’État et la société.