Un vent nouveau souffle sur les relations entre Washington et Tachkent. Des signaux diplomatiques forts laissent entrevoir une possible visite présidentielle américaine en Asie centrale, une première depuis l’indépendance des pays composants la région. Mais au-delà des symboles, quels enjeux se cachent derrière cette invitation ?
Une invitation officielle saluée par l’administration américaine
Le 27 avril 2025, lors d’une rencontre avec des médias, l’ambassadeur des États-Unis en Ouzbékistan, Jonathan Henick, a confirmé que le président Donald Trump avait reçu une invitation officielle à se rendre en Ouzbékistan. Cette invitation a été transmise par le ministre des Affaires étrangères ouzbek, Bakhtiyor Saidov, et le représentant spécial du président, Abdulaziz Kamilov, lors de leur visite à Washington. Selon Jonathan Henick, « le moment est idéal pour une visite présidentielle dans la région », soulignant que la Maison-Blanche accueille favorablement cette proposition et l’examine sérieusement.
Il est à noter qu’aucun président américain en exercice ne s’est rendu en Asie centrale depuis les indépendances du début des années 1990, rendant cette éventuelle visite d’autant plus significative.
Un contexte géopolitique et économique favorable
Les relations entre les États-Unis et l’Ouzbékistan se sont intensifiées ces dernières années. L’ambassadeur Henick a indiqué que les citoyens ouzbeks ont déposé un nombre record de demandes de visa pour les États-Unis, et que le consulat américain a délivré un nombre record de visas. De plus, un dialogue constructif est en cours entre les deux pays, notamment sur la coopération en matière de migration.
Sur le plan économique, bien que l’administration Trump ait récemment instauré de nouveaux droits de douane de 10% sur toutes les importations, y compris celles en provenance d’Ouzbékistan, les experts estiment que cela n’aura pas d’impact direct significatif sur l’économie ouzbèke.
Une coopération sécuritaire renforcée
La collaboration entre Washington et Tachkent s’est également renforcée dans le domaine de la sécurité. Le 30 avril 2025, le Département de la sécurité intérieure des États-Unis a annoncé le rapatriement de 131 immigrés clandestins originaires d’Asie centrale, dont des Ouzbeks, dans le cadre d’un accord bilatéral. Le secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a salué la coopération de l’Ouzbékistan dans cette opération, soulignant l’engagement des deux pays à renforcer leur partenariat sécuritaire.
Une stratégie régionale en évolution
L’Ouzbékistan joue un rôle stratégique en Asie centrale, une région où les influences russes et chinoises sont prépondérantes. En adoptant une politique étrangère équilibrée, Tachkent cherche à diversifier ses partenariats. La participation active de l’Ouzbékistan au format « C5+1 », qui réunit les cinq pays d’Asie centrale et les États-Unis, témoigne de cette volonté. Une visite de Donald Trump pourrait ainsi renforcer la position de l’Ouzbékistan en tant que partenaire clé des États-Unis dans la région.
La perspective d’une visite du président Donald Trump en Ouzbékistan marque une étape potentielle majeure dans les relations entre les deux pays. Au-delà du symbole, elle reflète une convergence d’intérêts stratégiques, économiques et sécuritaires. Si elle se concrétise, cette visite pourrait inaugurer une nouvelle ère de coopération entre Washington et Tachkent, avec des implications significatives pour l’ensemble de l’Asie centrale.