Printemps de la Francophonie au Kazakhstan : le grand tourbillon culturel est lancé
Printemps de la Francophonie 2025 Kazakhstan

Des écrans aux planches, des assiettes aux planches à dessin, un souffle venu d’ailleurs s’installe dans les rues kazakhstanaises. Quand la Francophonie se conjugue à tous les temps et sur tous les tons, que reste-t-il à faire sinon se laisser porter ?

L’éveil de la Francophonie : la langue française au Kazakhstan

Au Kazakhstan, où les steppes s’étendent à l’infini, la langue de Molière fait son chemin sans tapage mais avec constance. Aujourd’hui, près de 11.000 élèves l’étudient, tandis que 25.000 locuteurs la pratiquent dans le pays​. L’enseignement du français s’organise autour de quelques établissements pilotes : l’école n°17 à Astana, la n°25 à Almaty, la n°97 à Qaraghandy ou encore la n°7 à Aktau. À cela s’ajoute l’action continue des Alliances Françaises, véritables bastions culturels à Almaty, Astana, Qaraghandy et Chymkent​.

Mais le véritable séisme éducatif viendra en 2025, avec l’ouverture de deux écoles françaises internationales à Astana et Almaty, annoncée lors de la visite du président Emmanuel Macron à Astana, le 1er novembre 2023​. Les cours y seront dispensés en français, mais aussi en kazakh, russe et anglais, intégrant ainsi l’histoire et la culture du pays dans un cursus multilingue rigoureux​.

Francophonie et Kazakhstan : la culture au pouvoir

« Deux mois de festival pour rêver le futur en langue française », annoncent fièrement les organisateurs du 15e Printemps de la Francophonie, piloté par sept ambassades européennes et les Alliances Françaises du Kazakhstan​. Du 1er avril au 31 mai 2025, le pays se mue en immense théâtre à ciel ouvert.

1. Francophonie et cinéma : l’écran des nations

Du 11 au 16 avril, la Semaine de cinéma francophone éclaire les salles obscures d’Almaty, Astana, Qaraghandy et Chymkent. On y projette Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau, Oscar 2025 du meilleur film d’animation, Sarah Bernhardt, la Divine, ou encore Augure de Baloji et Julie se tait, poignants et nécessaires​. Öskemen, elle, accueille le festival JubiFrance, dédié aux films d’auteurs français.

2. La scène francophone s’empare du Kazakhstan

Le 16 mai à Astana, la compagnie kazakhstanaise Jolda fusionne danse contemporaine et traditions locales dans un spectacle chorégraphié sur la musique du Français Judah Warsky. Avant cela, les musiciens du Jérémie Ternoy Trio insuffleront leur jazz organique à Qaraghandy (23 avril) et Almaty (26-27 avril)​.

3. Tables, bulles et idées : la diversité francophone

La gastronomie s’invite aussi à la fête. À Astana, du 14 au 20 avril, cinq chefs – de France, de Suisse et du Kazakhstan – proposent des menus spéciaux dans leurs établissements. L’exposition « Un Monde sans fin » de Jean-Marc Jancovici, installée à Almaty Creative, et « Le tour de Belgique en BD » donnent à la bande dessinée un rôle pédagogique autant qu’esthétique​.

Et que dire du Printemps Numérique à Aqtöbe, où la réalité virtuelle propose une plongée dans les univers immersifs des meilleurs studios européens ? L’art, dans toute sa modernité, s’ouvre à tous les publics, dès 12 ans​.

La Francophonie, un outil diplomatique et éducatif

Le festival ne se contente pas de divertir. Il engage aussi. Le 2 avril, à Astana Hub, une table ronde autour des enjeux de l’intelligence artificielle a confronté les regards croisés de la France et du Kazakhstan. Autre moment fort : la conférence d’Emmanuel Viatour sur les 160 ans d’action humanitaire de la Croix-Rouge, le 24 avril​.

Et pour les plus jeunes ? Concours de dessin (Dessine-moi le Petit Prince), de chanson francophone (avec billets pour Paris à la clef), de cuisine, de lecture, de photo cinématique. Les initiatives se multiplient à Qaraghandy, Almaty, Astana. Tout est bon pour que les Kazakhstanais s’emparent de la Francophonie, non pas comme une curiosité étrangère, mais comme une fenêtre ouverte sur le monde.

Si la langue française peine encore à rivaliser avec l’anglais dans les priorités linguistiques nationales, elle avance avec des arguments que l’on ne peut ignorer : excellence éducative, rayonnement culturel, réseaux de coopération solides.

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