Kazakhstan, Azerbaïdjan et Ouzbékistan : un accord stratégique pour l’énergie verte
COP29

Lors de la COP29, à Bakou, les présidents du Kazakhstan, de l’Azerbaïdjan et de l’Ouzbékistan ont signé un accord de partenariat stratégique dans la production et la transmission d’énergie verte. Cet accord marque une étape clé vers l’intégration de leurs systèmes énergétiques et l’exportation d’énergie propre vers l’Europe.

De nouvelles opportunités pour l’intégration des systèmes énergétiques des trois pays

Lors du sommet COP29, Kassym-Jomart Tokaïev (président du Kazakhstan), Ilham Aliyev (président de l’Azerbaïdjan) et Shavkat Mirziyoyev (président de l’Ouzbékistan) ont officialisé un accord de partenariat stratégique pour développer la production et la transmission d’énergie verte entre leurs pays. Cet événement est considéré comme une nouvelle étape dans la coopération trilatérale en Asie centrale et dans le Caucase du Sud.

Selon Kassym-Jomart Tokaïev, « la signature de cet accord marque une nouvelle page dans l’histoire de notre aspiration commune au développement durable ». Le document ouvre de nouvelles opportunités pour l’intégration des systèmes énergétiques des trois pays et pour la création de corridors fiables pour l’approvisionnement en énergie écologique vers les marchés européens et autres. « Le Kazakhstan joue ici un rôle extrêmement important en tant que vaste territoire de transit », a souligné Kassym-Jomart Tokaïev. « Les résultats pratiques de cet accord contribueront également au développement du Corridor transcaspien en tant que « pont vert » reliant nos économies. Une coopération étroite dans ce domaine clé intensifiera l’échange d’expérience et de technologies avancées entre les trois États et contribuera à renforcer davantage notre sécurité énergétique. »

Le président de l’Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, a noté que cet accord élève les relations fraternelles et le partenariat stratégique entre les trois pays à un nouveau niveau. « Les régions d’Asie centrale et du Caucase agissent de manière synchronisée sur de nombreuses questions, y compris dans le domaine du développement de l’énergie verte. Nous connaissons les grands plans et les résultats déjà atteints dans la création de sources d’énergie renouvelable en Ouzbékistan et au Kazakhstan », a-t-il déclaré.

De son côté, le président ouzbek Shavkat Mirziyoyev a affirmé que cet accord poursuit non seulement un objectif économique, mais symbolise également une contribution commune à l’avenir. « Je souligne particulièrement la signification écologique de ce projet. L’énergie qui sera transmise, issue du vent et du soleil, permettra d’atténuer l’impact sur le climat. Ainsi, nous soutenons les efforts conjoints de protection du climat dans le cadre de l’Accord de Paris et des objectifs de développement durable », a-t-il indiqué.

Le Kazakhstan compte 148 installations d’énergies renouvelables

Pour le Kazakhstan, qui vise la neutralité carbone, l’énergie verte est une priorité. Le pays travaille activement à réduire sa dépendance aux ressources fossiles, développe des innovations technologiques et crée une infrastructure capable de soutenir sa durabilité environnementale. Des accords ont été conclus avec des partenaires étrangers pour la réalisation de projets verts d’une capacité totale de 43 GW. Selon les dernières données, le Kazakhstan compte 148 installations d’énergies renouvelables d’une capacité installée de 2.900 MW, dont 59 centrales éoliennes, 46 centrales solaires, 40 centrales hydroélectriques et 3 centrales biogaz. En 2023, le volume d’électricité produit par les installations d’énergie renouvelable a atteint 6,675 milliards de kWh, soit 5,92% du volume total de production d’électricité. Des entreprises telles que General Electric, Eni, Total, Hevel Solar et HydroChina opèrent avec succès dans ce secteur. En 2023, 16 nouvelles installations d’énergie renouvelable d’une capacité totale de 495,57 MW ont été mises en service. Les investissements du Kazakhstan dans l’économie verte ont atteint 201 milliards de tenges en 2023, soit 3,8 fois plus que l’année précédente.

Le projet devrait être opérationnel d’ici 2029

Le projet de « Corridor Énergétique Vert » vise à exporter l’énergie renouvelable d’Asie centrale vers l’Europe, en créant une infrastructure efficace pour transmettre l’électricité propre au marché européen. Il implique le Kazakhstan, l’Azerbaïdjan et l’Ouzbékistan, qui prévoient d’intégrer leurs systèmes énergétiques. Dans un entretien à l’agence Kazinform, l’Azéri Mehman Aliyev, directeur de l’agence d’information Turan, a expliqué qu’« après la signature de l’accord, un travail sera mené pour préparer l’étude de faisabilité du projet avec l’implication de sociétés de conseil. Ce stade prendra environ un an et inclura l’analyse des besoins, des opportunités et des risques ». La réalisation pratique du projet passera par plusieurs étapes clés, dont la création d’une coentreprise, la construction d’infrastructures et l’intégration des systèmes énergétiques. Une fois l’étude de faisabilité achevée, la construction de l’infrastructure nécessaire, y compris des lignes à haute tension et des câbles sous-marins, devrait prendre environ 3 à 4 ans. « La technologie du courant continu haute tension (HVDC) sera utilisée pour la transmission efficace de l’électricité sur de longues distances », a précisé Mehman Aliyev.

Des investissements internationaux seront au rendez-vous

Cet accord offre de multiples avantages pour les pays participants et pour l’Europe. Il permettra aux pays d’Asie centrale de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique, conformément aux objectifs de l’Accord de Paris. De plus, il ouvre des opportunités pour attirer des investissements étrangers et des technologies, ainsi que pour créer des emplois dans le domaine de l’énergie verte. « L’Union européenne cherche activement à réduire sa dépendance aux sources d’énergie fossiles et à augmenter la part des sources renouvelables dans son bilan énergétique. Cela crée une forte demande pour l’énergie propre que les pays d’Asie centrale peuvent offrir », a souligné Mehman Aliyev.

Les trois pays participants prévoient d’ailleurs de développer leurs capacités de production d’énergie solaire et éolienne. Par exemple, l’Ouzbékistan prévoit d’augmenter la part des sources renouvelables à 40% d’ici 2030, ce qui créera un surplus d’énergie pour l’exportation. Les investissements internationaux sont envisagés pour financer la construction et le développement des infrastructures nécessaires, avec la possibilité de recevoir des prêts et des investissements d’organisations telles que la Banque asiatique de développement. Ainsi, cet accord ne diversifie pas seulement les sources d’énergie de l’Europe, mais ouvre également de nouvelles opportunités de coopération économique entre les pays participants.

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