Le changement climatique constitue une menace pour l’ensemble des économies du monde. Dans un rapport relayé par nos confrères de Kursiv, la Banque asiatique de développement (ADB), anticipe déjà les conséquences que celui-ci pourrait avoir sur les économies de la région d’Asie centrale.
Vers une perte de 3,8% du PIB de la région d’ici à 2070
En Asie centrale, les conséquences économiques du changement climatique s’annoncent importantes. Selon le rapport de la Banque asiatique de développement (ADB), la région pourrait en effet subir des pertes de produit intérieur brut (PIB) s’élevant à 3,8 % d’ici à 2070 si les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter. L’organisme souligne néanmoins que l’impact du changement climatique sera a fortiori inégal selon les pays, et particulièrement fort en Asie-Pacifique, avec des pertes anticipées pouvant atteindre jusqu’à 17 % du PIB en 2070, et jusqu’à 41 % en 2100 si aucune mesure n’est prise d’ici là.
Les températures moyennes de la région, déjà critiques, devraient, selon les projections, s’élever de 8 degrés Celsius d’ici à 2070, bien au-delà de la moyenne mondiale, un phénomène qui pourrait se traduire par de nombreuses et une fréquence accrue de vagues de chaleur. Conséquence : les pays de la région pourraient voir leurs coûts énergétiques augmenter, leur production baisser, et leurs glaciers fondre. Ces glaciers sont essentiels pour certains pays de la région tel que l’Ouzbékistan (production hydroélectrique – agriculture), et qui, comme le rappelle le rapport, ont vu leur surface diminuer de 30 % en l’espace de seulement 50 ans.
Des besoins de financements massifs pour toute l’Asie centrale
Face à cette crise imminente, les pays d’Asie centrale tentent de s’adapter, mais les ressources financières font cruellement défaut. L’ADB estime en effet que le coût des adaptations nécessaires atteindrait environ 83,60 euros par habitant entre 2023 et 2030, une somme significative, mais insuffisante pour pallier les effets anticipés à long terme. De plus, les besoins en eau, vitaux pour l’agriculture et la production d’énergie, sont préoccupants : le déficit hydrique pourrait atteindre 7 milliards de mètres cubes d’ici 2030 et 15 milliards d’ici 2050. Le rapport de la Banque asiatique de développement avertit que « sans une mobilisation financière accrue, les efforts d’adaptation ne pourront compenser les impacts économiques du changement climatique sur la région ».
Pour combler ces besoins colossaux, l’ADB préconise un recours accru aux marchés du carbone, bien que ces efforts soient souvent freinés par des subventions toujours en place pour les énergies fossiles, ce qui ralentit la transition énergétique.