Visite d’État de Kassym-Jomart Tokaïev en France : quelles opportunités économiques ?
investissements © Akorda

Lors de la Table ronde Kazakhstan-France sur les investissements, le 5 novembre 2024, le président kazakh, Kassym-Jomart Tokaïev, a souligné l’importance de la coopération économique pour le succès du partenariat stratégique entre le Kazakhstan et la France. Il a mis en avant les résultats prometteurs des échanges commerciaux et des investissements entre les deux pays, ainsi que les ambitions de transformation économique du Kazakhstan.

France-Kazakhstan : le commerce bilatéral connaît un boom

Le Kazakhstan s’affirme comme un partenaire commercial clé pour la France en Asie centrale. Avec plus de 80% du commerce français dans la région qui transite par le Kazakhstan, les échanges bilatéraux ont augmenté de 45% en 2024. Les investissements français dans le pays ont également connu une croissance de 15%, atteignant près de 900 millions de dollars. Plus de 200 entreprises françaises, telles que Total, Alstom, et Danone, sont désormais actives sur le marché kazakh. Cette dynamique économique s’accompagne d’une volonté du Kazakhstan de transformer son économie en mettant en œuvre des réformes politiques et économiques conformes aux standards internationaux de l’OCDE.

Les entreprises françaises intéressées par l’objectif de décarbonation du Kazakhstan

Les secteurs de l’énergie et de l’environnement sont au cœur des priorités de coopération. Le Kazakhstan, en tant que fournisseur majeur de pétrole et d’uranium pour l’Union européenne, se positionne pour renforcer la sécurité énergétique de la France. La collaboration dans le domaine de l’énergie nucléaire est envisagée, compte tenu de l’expertise française dans ce secteur. Par ailleurs, le président Tokaïev a évoqué l’engagement du Kazakhstan à atteindre un niveau zéro d’émissions de carbone d’ici 2060, ce qui attire l’attention des grandes entreprises internationales intéressées par des projets d’énergie renouvelable, notamment dans l’éolien et le solaire. Total Energies, par exemple, prévoit d’investir 1,1 milliard de dollars dans une nouvelle centrale éolienne.

Un autre axe de coopération stratégique concerne la gestion des ressources en eau et le chauffage, des enjeux cruciaux face aux défis climatiques. Le partenariat avec des entreprises comme Suez et Veolia est crucial pour moderniser l’infrastructure hydraulique du Kazakhstan. Parallèlement, le pays aspire à devenir un fournisseur fiable de matières premières critiques pour l’industrie française et européenne, en exploitant ses riches ressources minérales, dont le lithium et le titane, qui sont essentiels pour les technologies modernes.

L’agriculture reste un point fort du Kazakhstan sur la scène internationale

Enfin, le secteur agricole représente un domaine d’opportunités significatives. Le Kazakhstan est déjà l’un des plus grands exportateurs de blé au monde, et le président Tokaïev a encouragé les investisseurs français à participer à des projets liés à l’élevage et à la sélection de semences. Avec un potentiel d’exportation de 12 millions de tonnes de céréales cette année, le pays cherche à diversifier ses collaborations pour répondre aux besoins alimentaires croissants à l’échelle mondiale.

La transformation numérique est également un enjeu majeur, avec le Kazakhstan qui vise à devenir un hub technologique en Eurasie. En 2024, le pays est classé 24ème au monde pour l’adoption des technologies gouvernementales numériques, ce qui témoigne des efforts pour attirer les entreprises françaises du secteur IT et développer des solutions innovantes, notamment dans les domaines de l’intelligence artificielle et des « smart cities ». Le président a ainsi réaffirmé son ouverture à des collaborations fructueuses dans ces domaines d’avenir.

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