Industrie pétrolière : le Kazakhstan mise sur la pectine de pomme pour protéger ses infrastructures
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Selon une étude rapportée par Kursiv Media le 31 octobre 2024, des chercheurs kazakhs, en collaboration avec l’Université fédérale baltique Immanuel Kant, ont mis au point un revêtement anticorrosion écologique qui pourrait transformer l’industrie pétrolière du pays.

La pectine de pomme comme agent anticorrosif

Le Kazakhstan explore une solution inattendue pour lutter contre la corrosion dans l’industrie pétrolière : la pectine de pomme. En collaboration avec l’Université fédérale baltique Immanuel Kant, des chercheurs de l’Université technique du Kazakhstan oriental ont développé un revêtement anticorrosion innovant à partir de cet extrait naturel de pomme. Cette solution, bien qu’encore en phase de recherche, promet de prolonger la durée de vie des infrastructures de la filière pétrolière et gazière du pays.

Dans des gisements comme celui de Kashagan, situé au nord de la mer Caspienne, la corrosion représente en effet un défi majeur pour la filière, ce gisement étant particulièrement connu pour sa richesse en soufre. Les composés sulfurés, tels que les mercaptans et le sulfure d’hydrogène, sont toxiques et accélèrent la dégradation des pipelines, augmentant ainsi le risque de déversements. La pectine de pomme pourrait ainsi être utilisée comme stabilisateur, permettant une distribution uniforme de microparticules de cuivre et d’argent sur les surfaces métalliques, renforçant ainsi la protection contre les agents corrosifs.

Une alternative écologique, mais aussi économique

Les avantages potentiels de cette technologie ne se limitent pas à la protection des infrastructures pétrolières et gazières, ils sont aussi liés à l’écologie et l’économie. Askar Ismailov, expert dans le secteur pétrolier et gazier, souligne en effet que grâce à cette solution innovante basée sur la pectine de pomme,  « dans le futur, les exigences pour les pipelines pourront être ajustées, permettant des pipelines moins coûteux et des temps de production plus rapides, ce qui réduira en fin de compte les dépenses opérationnelles ». Le chercheur précise par ailleurs que « même si le coût de la pectine est comparable à celui des tuyaux résistants au soufre, c’est économiquement avantageux, car les tuyaux seront moins chers et dureront plus longtemps. Cela fait de la pectine une solution prometteuse pour l’industrie pétrolière. »

Nonobstant, Askar Ismailov met en garde contre une adoption immédiate de cette technologie. « Nous devons attendre la fin des essais pilotes, bien que leur calendrier reste incertain. Par ailleurs, de nombreuses compagnies pétrolières ont déjà investi dans des infrastructures existantes, rendant peu probable un remplacement rapide des équipements. L’adoption massive pourrait être envisageable seulement dans cinq à six ans, à condition que la pectine prouve son efficacité et sa rentabilité » conclut-il.

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