Le ministère de l’Éducation nationale de Turquie a annoncé un changement majeur dans ses programmes d’histoire pour l’année 2024-2025. Désormais, le terme « Asie centrale » sera remplacé par « Turkestan ». Cette décision s’inscrit dans une volonté de renforcer l’identité et l’unité du monde turc, comme l’a exprimé le président Erdoğan dans son projet du « Siècle de la Turquie ».

Cultiver chez les nouvelles générations un sens renforcé de l’identité turque

L’une des principales modifications du nouveau « Modèle éducatif du Siècle de la Turquie » est la substitution du terme « Asie centrale » par « Turkestan », un terme historiquement utilisé pour désigner les terres peuplées par des peuples turcs. Selon le ministère turc de l’Éducation, cette révision vise à cultiver chez les nouvelles générations un sens renforcé de l’identité turque, de la conscience nationale et du patriotisme. En effet, ce changement est considéré comme une initiative pour préserver le patrimoine culturel et historique du monde turc, et promouvoir l’unité face aux défis géopolitiques.

Le président Recep Tayyip Erdoğan a, pour sa part, réaffirmé son ambition de faire du « monde turc » une nouvelle puissance mondiale. Ce projet inclut une étroite collaboration avec d’autres nations turcophones comme l’Ouzbékistan, le Turkménistan, le Kazakhstan et le Kirghizistan, avec lesquelles la Turquie cherche à renforcer ses liens. Ainsi, cette révision du programme scolaire pourrait également être vue comme une tentative de rapprochement politique et culturel entre ces pays, dans le cadre d’une vision plus large du «Siècle de la Turquie».

Un projet d’alphabet commun est également dans les tuyaux

L’introduction du terme « Turkestan » s’inscrit aussi dans une série de projets politiques récents, notamment l’adoption d’un alphabet commun par plusieurs États turcs en 2023, une initiative proposée par Erdoğan. Les experts turcs soulignent que ce retour à l’usage du terme « Turkestan », qui était commun au XIXe siècle et au début du XXe, reflète non seulement une volonté de corriger ce qu’ils considèrent comme une injustice historique, mais aussi de renforcer les liens historiques et culturels entre la Turquie et les autres pays de la région turcophone, en soulignant leur passé commun et leur avenir potentiel.