Lait : l’Union économique eurasiatique, un sérieux risque pour la production domestique kazakhe
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Un nouveau règlement de l’Union économique eurasiatique (UEEA) sur le lait cru, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2025, pourrait provoquer une déferlante de produits laitiers russes dans les magasins kazakhs. Ce changement menace directement les revenus des petits producteurs locaux et pourrait augmenter de manière significative les importations de produits laitiers.

Au Kazakhstan, de nombreuses laiteries locales devraient cesser leur activité en 2025

C’est un changement très important qui attend le maché kazakh du lait : le 1er janvier 2025, un nouveau règlement de l’Union économique eurasiatique (UEEA) sur le lait cru entrera en vigueur dans tous les États membres de cette organisation. Le député kazakh Ayan Zeynullin a récemment souligné les risques liés à l’application de ce règlement.
Selon lui, les usines de transformation du lait au Kazakhstan seront contraintes de réduire de 90% leurs achats de lait cru local, provenant majoritairement des petites exploitations rurales. Ce lait, qui représente une part importante des revenus de près de 70% de la population rurale, risque de ne plus être commercialisable, entraînant ainsi une chute drastique de leurs revenus.

Ayan Zeynullin prévient également que de nombreuses laiteries locales pourraient être contraintes de cesser leurs activités, face à la pression croissante de l’importation de produits laitiers transformés comme le fromage, la crème et le beurre, dont la part pourrait doubler, passant de 30-40% actuellement à 60-80%.

Le lait kazakh, bien plus cher que le lait russe, pourrait ne plus être compétitif

Le député a par ailleurs rappelé que l’entrée en vigueur de ce règlement avait déjà été repoussée de cinq ans à la demande du Kazakhstan. Malgré cet ajournement, la situation reste préoccupante, notamment en raison de la hausse des importations de lait cru, principalement en provenance de Russie. En effet, le lait russe est proposé à un prix bien inférieur (130 tenges par litre) comparé au lait local, qui coûte environ 200 tenges. Cette différence de prix, combinée aux sanctions internationales qui affectent les producteurs russes, renforce la compétitivité des produits russes sur le marché kazakh.

Un autre problème souligné par Ayan Zeynullin est que plus de 60% du lait produit au Kazakhstan provient de petites exploitations familiales. Ce lait ne répond souvent pas aux normes techniques exigées, ce qui favorise encore davantage l’importation de lait russe. Les régions frontalières, telles que Pavlodar, Abay et Jetyssou, sont particulièrement touchées par ce phénomène, accentuant la dépendance du Kazakhstan vis-à-vis de ses voisins.

En parallèle, les exportations de produits laitiers du Kazakhstan sont en net recul. Paradoxalement, bien que le pays produise deux fois plus de lait que le Kirghizistan, il exporte 1,7 fois moins que son voisin. Les députés kazakhs appellent donc à des actions concrètes pour soutenir la production locale et faire face à ces défis.

Illustration www.freepik.com.

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